Yvonne Vernière

Yvonne Vernière est une helléniste française née Hass le à Paris et morte le à Colombes[1].

Biographie

Fille d'un ingénieur et d'une institutrice, tous deux catholiques pratiquants, Yvonne Joséphine Marie Hass[2] naît à Paris le [3]. Elle est l'aînée de huit enfants[3]. Sa mère se charge de son éducation primaire « dans une optique rousseauiste », avant qu'elle n'intègre le lycée Fénelon[3].

En classes préparatoires au lycée Louis-le-Grand, elle se fiance avec Paul Vernière[3]. En 1936, elle réussit le concours de l'École normale supérieure[3]. L'une des 41 élèves féminines avant que le concours ne soit interdit aux femmes en 1940[4], elle côtoie deux autres filles dans sa promotion[3], à savoir Arlette Ambrosi et Jacqueline Ferrand. Après son diplôme d'études supérieures sur la Daphné d'Alfred de Vigny, elle obtient en 1939 l'agrégation de lettres[5], puis épouse Vernière[3]. Ils auront quatre enfants, dont le géographe Marc Vernière, mort accidentellement[3].

Pour se rapprocher de son époux mobilisé, elle accepte d'enseigner la philosophie au lycée de Niort, puis prépare à l'École navale à Saint-Jean-d'Angély[3]. En 1943, elle est affectée au lycée de Bordeaux[3]. De 1951 à 1957, elle enseigne en première au lycée Fromentin, puis devient assistante de grec ancien à la Faculté des lettres d'Alger[3]. De retour en France métropolitaine, elle travaille au lycée de Talence, puis est mutée en khâgne au lycée Camille-Jullian, où elle « réussit brillamment »[3]. En 1964 toutefois, elle se décide à entamer une nouvelle carrière : nommée en octobre assistante à la Faculté des lettres de Nanterre[3]. Elle soutient une thèse de 3e cycle (1970)[6], puis une thèse d'État (1974)[7], après quoi elle est nommée professeur à l'université Lyon-III[3].

Elle reste attachée à sa foi chrétienne[3]. Profondément marquée par la guerre d'Algérie, et bien qu'elle ne soit pas « politiquement engagée », elle signe en 1960 le Manifeste des intellectuels français pour la résistance à l'abandon[8]. Elle conservera la nostalgie de l'Algérie française[3]. Elle participe aussi aux activités des associations d'amitié entre France et Israël[3].

Elle meurt le à Colombes, des suites d'une maladie[3].

Travaux

Spécialiste de Plutarque, elle écrit une vingtaine d'articles à son sujet[3]. Elle rédige aussi de nombreuses recensions dans la Revue des études grecques[3].

Elle traduit le livre I de la Bibliothèque historique de Diodore de Sicile[3].

Elle s'intéresse particulièrement au grec ancien comme « véhicule » de la pensée philosophique, et se consacre à l'histoire des religions et la philosophie religieuse[3].

Ouvrages

Références

  1. Relevé des fichiers de l'Insee
  2. « Moteur de recherche des décès », sur matchid.io (consulté le ).
  3. Auba et Monteil 1997.
  4. Loukia Efthymiou, « Le genre des concours », Clio, vol. 18, , p. 91-112 (lire en ligne).
  5. Recherche dans le répertoire des agrégés de l'enseignement secondaire (1809-1960) d'André Chervel.
  6. « Le traite de plutarque "de sera numinis vindicta", edition traduction,… », sur sudoc.fr (consulté le ).
  7. « Symboles et mythes dans la pensée de Plutarque : essai d'interprétation… », sur sudoc.fr (consulté le ).
  8. « Un manifeste d'intellectuels français s'élève contre " un certain nombre de déclarations scandaleuses " », sur lemonde.fr, .

Annexes

Bibliographie

  • Jean Auba et André Monteil, « Notices sur les camarades décédés : Haas », Recueil annuel de l'Association amicale de secours des anciens élèves de l'École normale supérieure, no 1997-I, , p. 64-67.

Liens externes

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