Walter von Saint Paul-Illaire

Adalbert Emil Walter Le Tanneux von Saint Paul-Illaire (12 janvier 1860 à Berlin ; 12 décembre 1940 à Berlin) est un fonctionnaire colonial allemand en Afrique de l'Est. Il était issu de la famille noble Le Tanneux von Saint Paul (de), qui s'est installée en Prusse au XVIIe siècle[1]. Le genre Saintpaulia de la violette africaine est nommé en son honneur après qu'il l'a découvert dans les montagnes d'Usambara et en a envoyé des graines en 1893 à Hermann Wendland, botaniste allemand et jardinier royal en chef des jardins de Herrenhausen à Hanovre, qui a donné à la plante sa première description, l'appelant Usambara veilchen violette d'Usambara »)[2],[3].

Biographie

Walter von Saint Paul-Illaire, fils de l'officier de marine et membre du Reichstag Ulrich von Saint Paul-Illaire (de) (1833-1902)[4], est promu lieutenant dans l'armée prussienne. Son père s'intéresse beaucoup aux arbres, en particulier aux sapins, et correspond avec George Engelmann, médecin et botaniste du Missouri, au sujet de son souhait d'introduire et d'exploiter le potentiel économique d'Abies engelmannii (Picea engelmannii), ou épinette d'Engelmann[5]. Il est fort probable que Walter ait hérité de sa passion pour la botanique.

En 1885, Walter von Saint Paul-Illaire rejoint la Compagnie de l'Afrique orientale allemande, privée. En janvier 1886, il participe à une expédition dans ce qui est aujourd'hui le Kenya[6]. Il devient ensuite directeur des douanes et, en 1889, agent général de la Compagnie de l'Afrique orientale allemande à Zanzibar. En 1891, le Reich allemand reprend l'administration de l'Afrique orientale allemande et Saint Paul-Illaire devient un fonctionnaire du district de Tanga. Il y est officier de district de 1891 à 1900[7]. C'est à cette époque qu'il remarque une plante alors qu'il se promenait parmi les rochers près de Tanga et parmi les montagnes voisines d'Usambara. Il lui donna le nom de violette à cause de ses fleurs bleues. Le nom de l'espèce, ionantha, est dérivé du grec "ίον", pour violet, et "άνθος", qui signifie fleur[8]. De nos jours, la plante est incluse dans le genre Streptocarpus, sous le nom de Streptocarpus sect. Saintpaulia[9].

Dans son rôle colonial, il est actif dans le domaine du travail dans la colonie d'Afrique orientale allemande[10] et a également plaidé pour l'exclusion des Indiens de la colonie en raison de leur quasi-monopole dans le commerce avec les Africains[11]. Saint Paul-Illaire fait partie de l'équipe coloniale du quotidien de Cologne, le Kölnische Zeitung (de), et est membre fondateur de la branche coloniale de la Société agricole allemande. En 1896, il publie un lexique allemand-swahili. Après la Première Guerre mondiale, il s'adresse aux délégués américains et britanniques à la Conférence de la paix de Paris, demandant la restitution des colonies allemandes, écrivant sous le pseudonyme de « Africanus »[12],[13]. Il écrit également pour des publications scientifiques.

À partir de 1912, Walter von Saint Paul-Illaire devient membre de la loge maçonnique de Berlin, Zum Widder. Il meurt à Berlin en 1940 et fut enterré au Cimetière des Invalides (Invalidenfriedhof), mais sa tombe n'a pas été préservée. La violette africaine qu'il a "découverte" n'est devenue populaire comme plante d'intérieur qu'après sa mort.

Travaux

  • Swahili-Sprachführer. Daresalaam 1896.
  • Kriegs-Xenien: Stimmen und Stimmungen aus dem Weltkriege. Leipzig 1919.

Sources

Annexes

Bibliographie

  • Ulrich van der Heyden : Koloniales Gedenken im Blumentopf: Das Usambara-Veilchen und sein „Entdecker“ aus Berlin, in: Ulrich van der Heyden und Joachim Zeller (Hrsg.) : Kolonialismus hierzulande – Eine Spurensuche in Deutschland. Sutton Verlag, Erfurt 2007, (ISBN 978-3-86680-269-8), S. 220–222.
  • Conrad Weidmann (de) : Deutsche Männer in Afrika – Lexicon der hervorragendsten deutschen Afrika-Forscher, Missionare etc. Bernhard Nöhring, Lübeck 1894, S. 154.

Liens externes

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