Wadjda

Wadjda (arabe : وجدة) est un drame saoudien réalisé par Haifaa al-Mansour, sorti en 2012.

Il s'agit du premier long métrage officiel produit par l'Arabie saoudite et surtout réalisé par une femme saoudienne.

Il est sélectionné pour représenter l'Arabie saoudite aux Oscars du cinéma 2014 dans la catégorie meilleur film en langue étrangère[1], mais il n'est finalement pas retenu parmi les nominations. Il a néanmoins obtenu de nombreuses récompenses dans le monde.

Synopsis

Wadjda est une jeune fille saoudienne de douze ans. Elle vient d'un milieu conservateur. Cependant, Wadjda écoute de la musique rock, porte des Converse et des jeans. Mais un jour, sa vie change alors qu'elle aperçoit un vélo. Malgré l'interdiction faite aux femmes d'avoir un vélo, elle s'inscrit au concours de récitations coraniques de son école dans l'espoir de gagner le premier prix, 1000 rials, et d'avoir ainsi le montant tant espéré pour s'acheter le vélo et faire la course avec son ami Abdallah.

Fiche technique

Distribution

  • Waad Mohammed (de)[4] : Wadjda
  • Reem Abdullah : la mère de Wadjda
  • Abdullrahman Al Gohani : Abdallah, le jeune voisin
  • Ahd (en) : Mlle Hessa, la directrice de l'école
  • Sultan Al Assaf : le père de Wadjda
  • Dana Abdullilah : Salma
  • Rehab Ahmed : Noura
  • Rafa Al Sanea : Fatima

À noter

Le tournage se déroulant dans les rues de Riyad, la réalisatrice s'est souvent dissimulée dans un van, d'où elle a dirigé le tournage à l'aide d'un talkie-walkie, car il aurait été mal vu de voir une femme diriger une équipe composée d'hommes[5],[6]. Afin de ne pas attirer l'attention des autorités, la réalisatrice privilégie le tournage en low profile[7].

Le prince Al-Walid ben Talal ben Abdelaziz Al Saoud coproduit le film[8] : membre progressiste de la famille royale, il possède les studios Rotana (ar)[5].

Waad Mohammed (de), qui interprète le personnage principal Wadjda, a été repérée lors d'un mariage où elle chantait[8]. Le casting des fillettes fut long et difficile en raison du refus des parents qui ne voulaient pas que leurs filles fussent filmées[7].

La mère de Wadjda, Reem Abdullah, est une star des feuilletons télévisés[5].

Le film Wadjda décrit la condition féminine en Arabie Saoudite et aborde des sujets comme le port du voile islamique, le mariage forcé, la polygamie, l'autorisation de sortie, les influences culturelle extérieures (la pop anglophone, les publicités, les jeux vidéo)[7].

La réalisatrice dit s'inspirer du cinéma italien des années 1940-1950, ainsi que du néo-réalisme[7].

À la suite du film, la police religieuse (mutthawa) a autorisé les femmes à faire du vélo dans des lieux de loisirs, à condition qu'elles soient habillées avec l'abaya et qu'elles soient accompagnées par un membre masculin de leur famille[7].

Distinctions

Récompenses

Nominations et sélections

Notes et références

  1. (en) « 76 Countries In Competition For 2013 Foreign Language Film Oscar », sur le site de l'AMPAS (consulté le )
  2. (de) « Das Mädchen Wadjda », sur Filmstarts (consulté le )
  3. « Wadjda » (fiche film), sur Allociné
  4. Waad Mohammed, née le à Riyad, est une enfant actrice saoudienne issue d'une famille libérale et qui fait sa scolarité dans une école privée américaine.
  5. Anne Diatkine, « Haifaa Al-Mansour: en jeans et sans voile », Libération, (lire en ligne)
  6. Mathilde Blottière, « Ça sent la relève : Haifaa Al-Mansour, réalisatrice de Wadjda », sur Telerama.fr, (consulté le )
  7. Marie-Anne Lieb, « Haifaa Al-Mansour, Wadjda », dossier 217 de collège au cinéma, CNC,
  8. Anne Diatkine, « Haifaa Al-Mansour: En jeans et sans voile », sur Liberation.fr, (consulté le )

Voir aussi

Bibliographie

  • Bourget Jean-Louis, « Wadjda », Positif, no 624, .
  • Carrière Christophe, « Wadjda, le premier film d'une femme saoudienne », L'Express, .
  • Dayen Franck, Fiche pédagogique Wadjda, E-Media, Portail romand de l'éducation aux médias, .
  • Deffrennes Marine, « Wadjda : Haifaa Al-Mansour, une saoudienne derrière la caméra », site Terra-femina, .
  • Diatkine Anne, « Portrait de Haifaa Al-Mansour », Libération, .
  • Kaganski Serge, « Le tout premier film saoudien, écrit et réalisé par une femme. Une réussite réjouissante », Les Inrocks, .
  • Macheret Mathieu, « Mettre les voiles », accompagné d'un entretien avec la réalisatrice « À cache-cache », Clémence Gallot, Cahiers du Cinéma, no 686, .
  • Sotinel Thomas, « Wadjda : derrière l'humour, une ironie rageuse », Le Monde, .

Articles connexes

Liens externes

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