Tillabéri (région)

La région de Tillabéri (ou Tillabéry) est située au sud-ouest de la République du Niger. Elle couvre une superficie de 97 251 km2 soit 7,7 % du pays.

Tillabéri
Tillabéri (région)
Région de Tillabéri : Les rives du Niger
Administration
Pays Drapeau du Niger Niger
Chef-lieu Tillabéri
Départements 13
Communes 45
ISO NE-6
Démographie
Population 2 715 186 hab. (2012)
Densité 28 hab./km2
Géographie
Coordonnées 14° 13′ 00″ nord, 1° 27′ 00″ est
Superficie 9 725 100 ha = 97 251 km2
Localisation
Localisation de Tillabéri
Localisation de la région au Niger

    Géographie

    Situation

    Elle est limitée :

    La communauté urbaine de Niamey est enclavée dans la région.

    Régions limitrophes de Tillabéri
    Drapeau du Mali Gao
    Drapeau du Burkina Faso Sahel Tillabéri Tahoua
    Drapeau du Burkina Faso Est Drapeau du Bénin Alibori Dosso
    Enclave : Niamey

    Relief et environnement

    La région est traversée par le fleuve Niger. C’est un plateau à environ 250m d’altitude coupés par des cours d’eau temporaires (Gorouol, Sirba) ou permanents (Mékrou, Tapoa). À l’est, dans le département de Filingué, elle comprend une partie de la vallée du Dallol Bosso, empreinte du cours d’eau fossile de l’Azawak.

    Le Parc national du W du Niger est situé dans l'extrême sud de la région et s'étend sur le Burkina Faso et le Bénin. La partie nord-est de la région (départements de Ouallam et de Filingué) est une région de savane.

    Climat

    La région connait un climat de type sahélien, chaud et relativement humide avec 540 mm de précipitations à Niamey. Elle ne reçoit cependant pas une goutte de pluie pendant plus de 4 mois par an, et les précipitations sont irrégulières.

    Histoire

    La région de Tillabéry actuelle, s'étend sur la partie orientale de l'ancien Empire songhaï. Les Songhaï se seraient installés dans la région au VIIe siècle refoulés par les haoussas du Katsina, il continuèrent leur mouvement en occupant la vallée du Niger jusqu'à Djenné au XIIe siècle[1].

    La région de Tillabéri est issue des évolutions et réformes administratives de la République du Niger, par la loi 64-023 du 17 juillet 1964 qui divise le pays en 7 départements, le territoire est placé dans le département de Niamey incluant la capitale. En 1988, la ville de Niamey en est soustraite, il prend le nom de département de Tillabéri[2]. En 1998, la transformation des départements en régions instaure l'appelation : Région de Tillabéri, les arrondissements deviennent des départements[3].

    En 2002, la région divisée en six départements passe à 13, lors de la transformation de sept postes administratifs (Abala, Ayérou, Balleyara, Banibangou, Bankilaré, Gothèye et Torodi) en départements.

    Subdivisions administratives

    La région est depuis 2011[4]. divisée en 13 départements et 45 communes, 6 213 localités. Le pouvoir traditionnel est exercé par 31 cantons, 8 groupements nomades et 1 946 villages administratifs et tribus[5].

    Département Superficie
    (km2)
    Population
    (2021)[6]
    Communes urbaines (en gras) et rurales
    Abala 12 390199 398AbalaSanam
    Ayérou3 03778 813AyérouInatès
    Balleyara1 399148 054Tagazar
    Banibangou6 44992 521Bani Bangou
    Bankilaré1 433117 318Bankilaré
    Filingué10 470423 882FilinguéImananKourfeye CentreTondikandia
    Gothèye4 093333 111GothèyeDargol
    Kollo9 112643 161KolloBitinkodjiDiantchandouHamdallayeKarmaKirtachiKouréLiboréN'DoungaNamaroYouri
    Ouallam14 450452 209OuallamDingaziSimiriTondikiwindi
    Say6 394242 706SayOuro GuéladjoTamou
    Téra9 368464 623TéraDiagourouGorouolKokorouMéhana
    Tillabéri5 136314 190TillabériAnzourouBibiyergouDessaKourtèyeSakoiraSinder
    Torodi6 869252 363TorodiMakalondi

    Chefferies traditionnelles

    La région de Tillabéri compte en 2018, 31 cantons, 7 groupements et 3 chefferies particulières. Le chef traditionnel est une personne élue ou désignée pour diriger une communauté coutumière et traditionnelle[7].

    Découpage territorial 2002

    Les départements de la région de Tillabéri.

    Selon le découpage territorial de 2002, la région de Tillabéri est subdivisée en 6 départements. Les populations selon les estimations de 2011 :

    Département de Filingué :

    • Superficie : 26 217 km2
    • Population : 553 127 hab
    • Chef-lieu : Filingué
    • Communes urbaines : Filingué.
    • Communes rurales : Abala, Imanan, Kourefeye Centre, Sanam, Tagazar, Tondikandia.

    Département de Kollo :

    • Superficie : 10 002 km2
    • Population : 443 371 hab
    • Chef-lieu : Kollo
    • Communes urbaines : Kollo.
    • Communes rurales : Bitinkodji (Saga Fondo), Dantchandou, Hamdallaye, Karma, Kirtachi, Kouré, Liboré, N’Dounga, Namaro, Youri (Kourtéré).

    Département de Ouallam :

    • Superficie : 22 093 km2
    • Population : 383 632 hab
    • Chef-lieu : Ouallam
    • Communes urbaines : Ouallam.
    • Communes rurales : Banibangou, Dingazi, Simiri, Tondikiwindi.

    Département de Say :

    • Superficie : 14 430 km2
    • Population : 316 439 hab
    • Chef-lieu : Say
    • Communes urbaines : Say.
    • Communes rurales : Ouro Guélédjo, Tamou, Torodi.

    Département de Téra :

    • Superficie : 15 794 km2
    • Population : 579 658 hab
    • Chef-lieu : Téra
    • Communes urbaines : Téra.
    • Communes rurales : Bankilaré, Dargol, Diagourou, Gorouol, Gothéye, Kokorou, Mehana.

    Département de Tillabéri :

    • Superficie : 8 715 km2
    • Population : 295 898 hab
    • Chef-lieu : Tillabéri
    • Communes urbaines : Tillabéri.
    • Communes rurales : Anzourou, Ayérou, Bibiyergou, Dessa, Inates, Kourteye, Sakoira, Sinder.

    Population

    Tenues traditionnelles Djerma.

    La région était peuplée de 2 572 125 habitants en 2011[8].

    La population est composée principalement de Djermas (63,6 %), de Peuls (12,6 %), de Touaregs (11,1 %) et d'Haoussas (10,5 %) [9].

    La région souffre particulièrement de la pression démographique. Les taux de fécondité atteignent 7,9 enfants en moyenne par femme à Tillabéri en 2019, soit 1,1 de plus qu’en 2006[10].

    1988 2001 2012
    1 328 2831 858 3422 572 125
    sources: Institut national de la Statistique du Niger

    Économie

    Aménagements

    En 2008 a été lancée officiellement la construction du Barrage de Kandadji [11] sur le fleuve Niger à Dessa (au sud d’Ayérou), pour une mise en service en 2013. Les travaux ont réellement commencés en 2011 [12], et la fin est espérée pour 2016. La longueur du barrage sera de 8,5 km et la capacité du réservoir de 1,569 km3. Les objectifs sont :

    • assurer un débit d’étiage de 120 m3/s sur le fleuve Niger,
    • sécuriser l’alimentation en eau potable de l’agglomération de Niamey,
    • mettre en valeur par l’irrigation environ 45 000 ha,
    • produire de l’électricité avec une puissance 125 MW pour une production annuelle de 629 GWh.

    Agriculture, élevage et pêche

    Le niveau des précipitations et la présence du fleuve Niger et de quelques affluents en font une région propice pour l'agriculture dans la partie sud-ouest. La région produit 75 % du riz du pays, 18 % du mil, du sorgho, des cultures maraîchères [13].

    La région élève 21 % des bovins du pays, 19 % des ânes, 14 % des ovins et 13 % des chèvres.

    La pêche est pratiquée sur le fleuve Niger. La région est la première productrice de poisson du pays, mais la production est irrégulière.

    Industrie minière

    L’or

    La Société des mines du Liptako (SML), coentreprise entre la SEMAFO et l’état Nigérien, exploite la mine d’or de Samira Hill, dans le département de Téra, près de la frontière du Burkina Faso à environ 100 km à l’ouest de Niamey.

    La production de la mine est estimée à environ 1 320 kilogrammes d'or en 2011 [14]. L'orpaillage artisanal est aussi pratiqué dans la région.

    Tourisme

    Eléphants dans le Parc du W.

    Le parc national du W et la vallée du Niger constituent le deuxième pôle touristique du pays après la région d'Agadez [15].

    Transport et communication

    Réseau routier

    La région bénéficie du réseau en étoile partant de Niamey :

    Aéroports

    La région est desservie par l'Aéroport international Diori Hamani de Niamey.

    Culture et patrimoine

    Le parc national du W du Niger, inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO, jouit d'une grande diversité de milieux : humide près du Niger, forêt sèche et savane, ainsi que d'une grand variété animale et végétale.

    Articles connexes

    Notes et références

    1. Yves Urvoy, Histoire des populations du Soudan central (colonie du Niger) p.23, Paris, 1936
    2. Ordonnance n° 88-20 du 7 avril 1988
    3. Loi 98-31 du 14 septembre 1998, portant création des régions et fixant leurs limites et le nom de leurs chefs-lieux
    4. Institut National de la Statistique du Niger : Annuaire statistique des cinquante ans d’indépendance du Niger, p. 49.
    5. Stat-Niger, Monographie de la région de Tillabéri, octobre 2016
    6. Stat Niger, Annuaire statistique de la région de Tillabéri 2022
    7. Ministère de l'Intérieur, Liste des Chefs traditionnels, 14 mai 2018
    8. Institut National de la Statistique du Niger : Le Niger en chiffres 2011, p. 23
    9. Institut National de la Statistique du Niger : Annuaire statistique des cinquante ans d’indépendance du Niger, p. 63
    10. « Changement climatique et pression démographique, terreau de la violence au Sahel », Le Monde, (lire en ligne, consulté le )
    11. Banque Africaine de Développement (BAD) : Programme Kandadji
    12. Le Monde : Au Niger, un barrage pour réguler le débit déclinant du fleuve
    13. Institut National de la Statistique du Niger : Annuaire statistique des cinquante ans d’indépendance du Niger, p. 257
    14. OpenOil : La Mine de Samira Hill
    15. France-Niger : Tourisme
    • icône décorative Portail du Niger
    Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons – Attribution – Partage à l’identique. Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.