Symphonie no 1 d'Enesco

La Symphonie no 1, op. 13, en mi bémol majeur du compositeur roumain Georges Enesco reflète la formation du compositeur à la fois à Vienne et à Paris. Dans la première ville, il a étudié la tradition brahmsienne avec Robert Fuchs, et dans la seconde, la tradition française avec Jules Massenet et Gabriel Fauré[1].

Symphonie n° 1 en mi bémol majeur
op. 13
Image illustrative de l’article Symphonie no 1 d'Enesco
Georges Enesco dans les années 1910.

Genre Musique symphonique
Nb. de mouvements 3
Musique Georges Enesco
Durée approximative 31 min
Dates de composition
Dédicataire Alfredo Casella
Création
Théâtre du Châtelet, Paris, Drapeau de la France France
Interprètes Orchestre Colonne, Édouard Colonne (dir.)

Histoire

Georges Enesco acheva la symphonie en 1905[2], et elle fut créée le dimanche 21 janvier 1906 au Théâtre du Châtelet à Paris, lors du quatorzième concert de la série 1905-1906 des Concerts Colonne, sous la direction d'Édouard Colonne[3],[4]. Elle a été publiée par la maison Enoch et Cie, Paris, en 1906. La partition est dédiée à Alfredo Casella, ancien camarade de classe de Georges Enesco au Conservatoire de Paris et ami de toujours. À son tour, Alfredo Casella dédiera sa Deuxième Symphonie à Enesco en 1908[5].

Instrumentation

La symphonie est écrite pour 3 flûtes (la troisième doublant le piccolo), 2 hautbois, cor anglais, petite clarinette en mi bémol, 2 clarinettes, clarinette basse, 3 bassons, contrebasson, 4 cors, 2 trompettes, 2 cornets, 3 trombones, tuba, timbales, percussions (triangle, tambourin, cymbales, grosse caisse), 2 harpes, 20 premiers violons, 18 ou 20 seconds violons, 14 altos, 12 violoncelles et 12 contrebasses.

Structure

La symphonie se divise en trois mouvements :

  1. Assez vif et rythmé
  2. Lent
  3. Vif et vigoureux

Analyse

Le premier mouvement est dominé par les trois motifs constitutifs du premier thème, annoncés à l'unisson au début[6]. Il s'agit d'une forme traditionnelle de sonata-allegro, avec une section de développement plutôt courte et un point culminant dans la récapitulation (en)[7].

Le mouvement lent peut être considéré comme une forme étendue de lied : " A-B-C-B-C-A ", précédée d'une introduction et conclue par une coda[8]. Cependant, la seconde moitié (la partie B-C-A) ne se contente pas de répéter le matériau de la première partie, mais le développe, et n'est pas suivie d'une récapitulation complète, mais se termine plutôt soudainement avec seulement le matériau A, puis la coda[8].

L'exposition du finale, également de forme sonata-allegro, est similaire à celle du premier mouvement, à la différence près que le premier thème est remplacé par un groupe d'éléments thématiques clairement définis (le premier, aux cordes à l'unisson, forme un arrière-plan quasi-permanent, suivi d'une deuxième figure aux cuivres, d'une troisième au trombone, et ainsi de suite)[9]. Le second thème est anticipé en triolets, n'atteignant progressivement un profil stable qu'après plusieurs tentatives[9].

Discographie

  • Enescu, George. Simfonia 1-a en mi bemol majeur, op. 13. Orchestra Simfonica a Filarmonicii de Stat "George Enescu" din București, George Georgescu, cond. Electrecord ECD 58 (LP), vers 1960-69. Réédité sur Artia ALP 118 (LP)
  • Enescu, George. Symphonie no 1, Sinfonia Concertante pour violoncelle et orchestre, op. 8. George Enescu State Philharmonic, Mihai Brediceanu, cond. (Symphonie) ; Valentin Arcu, violoncelle ; Orchestre de la radio et de la télévision roumaines, Iosif Conta, cond. (Sinfonia Concertante). Marco Polo 8.223141 (CD). [N.p.] : Pacific Music Co., Ltd, 1988. Réédité (streaming audio) Naxos Music Library, 2004.
  • Enescu, George. Orchestral Works, Volume 3 : Symphonie no 1 en mi bémol majeur, op. 13 ; Vox maris, op. 31. Philharmonia Moldova, Alexander Lascae, cond. Avec Marius Budoiu, ténor ; le Chœur Gavril Musicescu (Doru Morariu, chef de chœur). Ottavo OTR C59346 (CD). La Haye : Ottavo Recordings, 1994.
  • Enescu, George. Complete Orchestral Works, Vol. 1 : Symphonie no 1 en mi bémol majeur, op. 13 ; Ouverture roumaine ; Symphonie d'étude no 4 en mi bémol majeur. Orchestre de la Radio nationale roumaine, Horia Andreescu, cond. Electrecord [numéro de catalogue et date inconnus] Réédition, Olympia Explorer Series. Olympia OCD 441 (CD). Londres : Olympia Compact Discs Ltd, 1994.
  • Enescu, George. Symphonie no 1 ; Suite no 3 "Villageoise. BBC Philharmonic, Gennady Rozhdestvensky, cond. Chandos CHAN 9507 (CD).
  • Enescu, George. Symphonies 1 et 2. Orchestre Philharmonique de Monte-Carlo, Lawrence Foster, cond. EMI Classics CDC 7 54763 2 (0777 7 54763 2) [N.p.] : EMI France, 1993.
  • Enescu, George. Suite d'orchestre no. 1 ; Intermède op. 12 ; Symphonie no. 1. "George Enescu", Orchestre philharmonique de Bucarest, Cristian Mandeal, chef d'orchestre. Arte Nova 74321 37314 2 (CD). [Allemagne] : Arte Nova, 1996. Réédition Arte Nova 373140 (CD). [Allemagne] : Arte Nova, 2007.
  • Enescu, George. Symphonie concertante ; Symphonie no 1. Philharmonique de Tampere, Hannu Lintu, cond. et Truls Mork, violoncelle. Ondine ODE1198-2 (CD). [N.p.] : Ondine Records, 2015.

Références

  1. Botstein n.d..
  2. Bentoiu 2010, p. 98.
  3. J. Jemain, « Concerts Colonne », Le Ménestrel, , p. 29 (lire en ligne, consulté le )
  4. Hoffman et Rațiu 1971, p. 311-312.
  5. Bentoiu 2010, p. 99.
  6. Hoffman et Rațiu 1971, p. 306.
  7. Bentoiu 2010, p. 87-88.
  8. Bentoiu 2010, p. 88.
  9. Hoffman et Rațiu 1971, p. 307.

Sources citées

  • (en) Pascal Bentoiu (trad. Lory Wallfisch), Masterworks of George Enescu : A Detailed Analysis, Lanham, MD, Scarecrow Press, (ISBN 978-0-8108-7665-1 et 978-0-8108-7690-3)
  • (en) Leon Botstein, « George Enescu : Symphony No. 1 in E-flat, Op. 13 (1905) », sur American Symphony Orchestra, n.d. (consulté le ).
  • (ro) Alfred Hoffman et Adrian Rațiu, « Succese ale simfonistului, 1900–1906 », dans Mircea Voicana (di.), George Enescu : Monografie Succès des symphonistes, 1900-1906 »], vol. 2 volumes, Bucarest, Editura Academiei Republicii Socialiste România, , chap. 1:239-329.

Pour approfondir

  • (ro) Alfred Alessandrescu, Scrieri despre George Enescu. Études en musicologie 9. Bucarest : Union des compositeurs de la R. P. R. , 1958.
  • Wilhelm Georg Berger, Enesco et la symphonie, en deux parties, Muzica 25, no. 2 (février) : p.42-49 ; no. 3 (mars) : p.39-49, 1975.
  • (ro) Enea Borza, L'humanisme de George Enescu, dans Enesciana II-III : Georges Enesco, musicien complexe, édité par Mircea Voicana, p.119-123. Bucarest : Editura Academiei Republicii Socialiste România, 1981.
  • (ro) Emanoil Ciomac, Enescu, Bucarest : Editura Muzicală a Uniunii Compozitorilor din Republica Socialista România, 1968.
  • Bernard Gavoty, Les souvenirs de Georges Enesco. Paris : Flammarion, 1955.
  • (en) Noel Malcolm, George Enescu : His Life and Music, avec une préface de Sir Yehudi Menuhin. Londres : Toccata Press, 1990, (ISBN 0-907689-32-9).
  • (ro) Valentin Timaru, Simfonismul enescian. Bucarest : Editura Muzicală, 1992.
  • (ro) Zeno Vancea, "Evolutia simfoniei românesti. I". Muzica 19, no. 4 (avril 1969) : p.1-4 .

Liens externes

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