Roi et cavalier contre roi et pion

Au jeu d'échecs, les finales Cavalier contre un pion surviennent lorsqu'un camp possède seulement son roi et un cavalier, et que l'autre ne détient plus qu'un roi et un pion.

Cas général

En règle générale, la partie se conclut par la nullité, car le Cavalier, soutenu par son roi, parvient à se sacrifier contre le pion, et une position roi contre roi est nulle. Parfois, la partie est tout simplement nulle car le camp avec le pion ne peut le promouvoir du fait d'un échec perpétuel. Il existe cependant des exceptions, notamment lorsque le pion est un pion-tour, où le Cavalier ne peut l'arrêter, et où, le pion étant promu, il assure la victoire contre le camp possédant le cavalier.

Une illustration de la difficulté d'arrêter un pion-tour

Étude de N. Grigoriev
abcdefgh
8
Roi blanc sur case blanche a6
Pion noir sur case noire h6
cercle blanc sur case blanche g4
Roi noir sur case noire e3
Cavalier blanc sur case blanche a2
cercle blanc sur case blanche f1
8
77
66
55
44
33
22
11
abcdefgh
Les Blancs jouent et font nulle.

La solution contre le meilleur jeu noir de l'étude ci-contre de Nikolaï Grigoriev est:

1. Cb4! h5
2. Cc6[1] Re4![2]
3. Ca5!![3] h4[4]
4. Cc4 Rf3[5]
5. Ce5+[6] Rg3
6. Cc4 Rf4
7. Cd2, suivi de 8. Cf1(+).

Le Cavalier peut ainsi empêcher un pion-tour d'aller à dame si le pion n'a pas encore atteint la septième rangée, et si le cavalier peut contrôler une case (ici, f1 ou g4) sur le trajet du pion vers la case de promotion (mais pas occuper cette case elle-même)[7].

Victoire du cavalier

Étude de A. Salvio
abcdefgh
8
Cavalier blanc sur case blanche e8
Pion noir sur case blanche g6
Pion noir sur case blanche h3
Roi blanc sur case noire f2
Roi noir sur case noire h2
8
77
66
55
44
33
22
11
abcdefgh
Les Blancs jouent et gagnent.

Dans de rares cas, le camp avec le cavalier peut gagner la partie. En effet, même si un cavalier seul est normalement insuffisant, le pion adverse restant peut bloquer la dernière case du fuite de son Roi.

Alessandro Salvio a composé cette étude en 1634[8], sa solution est, avec multiples interversions de coups :

1. Cf6 g5
2. Cg4 Rh1
3. Rf1 h2
4. Cf2#

Notes et références

  1. 2. Cc2+? Rf2 et 2. Cd5+? Rf3
  2. 2...h4 3. Ce5 h3 4. Cg4+ Rf3 5. Ch2+ Rg2 6. Cg4 Rg3 7. Ce3! et si 7...h2, alors 8. Cf1+ suivi de 9. Cxh2
  3. 3. Ce7 h4 4. Cg6 h3, et 3. Cb4 h4
  4. 3....Rd5 4. Cb3 h4 5. Cd2 suivi de 6. Cf1
  5. 4...h3 5. Cd2+ Re3 6. Cf1+ et 7. Ch2
  6. 5. Cd2+? Re2 6. Ce4 h3 7. Cg5 h2 8. Ce4 Rf3!
  7. Bruce Pandolfini, Pandolfini's endgame course, Simon & Schuster Inc., 1988, (ISBN 0-671-65688-0), p. 198.
  8. Mark Dvoretski, Le Manuel des finales, Fédération française des échecs, 2004 (ISBN 9782915-853001).

Bibliographie

  • Youri Averbakh, Chess endings : Essential knowledge, Everyman Chess, 1993, (ISBN 9-781-857-440225), p. 29-34.
  • Lev Alburt, Nikolaï Kroguious, Winning Chess Endgames: Just The Facts!, 2e édition, Chess Information and Research Center, 2005, (ISBN 9-781-889323152), p. 83-90.
  • Bruce Pandolfini, Pandolfini's endgame course, Simon & Schuster Inc., 1988, (ISBN 0-671-65688-0), p. 192-200.
  • Jeremy Silman, La méthode Silman pour maîtriser les finales aux échecs, Éditions Échecs et Maths, 2008, (ISBN 9-781-895525182), p. 71-75.
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