Penser/Classer
Penser/Classer est un recueil d'essais posthume de Georges Perec publié en 1985. Il regroupe treize textes publiés antérieurement et doit son titre au dernier et plus long de ces essais.
| Penser/Classer | ||||||||
| Auteur | Georges Perec | |||||||
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| Pays | France | |||||||
| Genre | recueil d'essais | |||||||
| Éditeur | Hachette | |||||||
| Collection | Textes du XXe siècle | |||||||
| Lieu de parution | Paris | |||||||
| Date de parution | 1985 | |||||||
| Type de média | livre | |||||||
| Nombre de pages | 184 | |||||||
| ISBN | 2-01-011554-6 | |||||||
| Chronologie | ||||||||
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Textes regroupés
Le recueil est constitué de treize textes :
- « Notes sur ce que je cherche[1] » : Perec définit quatre horizons à son travail : le monde qui l’entoure, sa propre histoire, le langage, la fiction. Il ne peut répondre à la question du «Pourquoi j’écris ? » qu’en écrivant. Mais il diffère sans cesse l’instant où l’image qu’il se fait de la littérature — au-delà de l’écriture— serait comme un puzzle inexorablement inachevé.
- « De quelques emplois du verbe habiter[2] » : Comment expliquer où l’on habite ?
- « Notes concernant les objets qui sont sur ma table de travail[3] » : Marquant un espace, ils sont au cœur de l’émergence d’une expérience[4].
- « Trois chambres retrouvées [5]» : Une remontée descriptive dans le temps[6].
- « Notes brèves sur l'art et la manière de ranger les livres[7] » : Une hésitation entre l’illusion de l’achevé et le vertige de l’insaisissable.
- « Douze regards obliques[8] » : L’objet de mode, l’objet à la mode, n’est rien d’autre que son signe. Mais est-ce un sujet à la mode ?
- « Les Lieux d'une ruse[9] » : Comment – et pourquoi – retrouver ce qui s’est dit dans le cadre d’une analyse[10] ?
- « Je me souviens de Malet & Isaac[11] » : « Une histoire feinte où les événements, les idées et les (grands) hommes se mettent en place comme les pièces d’un puzzle[12]. »
- « 81 fiches-cuisine à l'usage des débutants[13] » : Sole, ris de veau, lapin : recettes combinatoires.
- « Lire : esquisse socio-physiologique[14] » : On ne lit pas n’importe comment, ni n’importe quand, ni n’importe où, même si on lit n’importe quoi.
- « De la difficulté qu'il y a à imaginer une Cité idéale[15] » : Récapitulatif alphabétique de cette difficulté.
- « Considérations sur les lunettes[16] » : Ce que voit celui qui n’a pas besoin de lunettes quand il en met, ressemble-t-il à ce que celui qui en a réellement besoin voit quand il ne les a pas ?
- « Penser/Classer[17] » : Surtout une affaire de montage, de distorsion, de contorsion, de détours, de miroirs.
Analyse
Dans ce recueil, la volonté de classement de Georges Perec s'étend à de nombreux domaines. Il commence par répartir ses œuvres en quatre catégories : sociologique, autobiographique, ludique et romanesque, puis se demande comment ranger sa bibliothèque, et énumère les objets présents sur sa table de travail. Mais la typologie va au-delà de l'intérêt littéraire et s'attache avec « tristesse et [...] émerveillement [aux] minuscules plaisirs de la vie quotidienne[18] » : fiches-cuisine, lunettes, mode, souvenirs de Malet et Isaac. L'écrivain se laisse alors aller aux « joies ineffables de l'énumération[19] ».
Le dernier texte montre des tentatives de classement et des commentaires sur les classifications en tous sens qui aboutissent à un « vertige taxinomique[20] ». Ces classements permettent à Perec d'enregistrer le réel, et ainsi de lutter contre l'hypermnésie qui le frappe (maladie qui oblige le cerveau à enregistrer chaque information de la vie quotidienne ). Mais ils constituent aussi une étude sociologique du quotidien[21].
Bibliographie
- Pierre Bruno, Res clinica (sur Les lieux d’une ruse) », dans De Perec etc., derechef, Textes, lettres, règles & sens, Éditions Joseph K, 2005.
- Yvonne Goga, Douze regards obliques, un discours d’indirection, dans Georges Perec artisan de la langue, Presses Universitaires de Lyon, 2012. Lire en ligne.
Notes et références
- Le Figaro,
- Construire pour habiter, L'Équerre-Plan Construction, 1981
- Les Nouvelles littéraires no 2521,
- Voir aussi Still life / Still leaf, dans le recueil L’infra-ordinaire.
- Les Nouvelles littéraires no 2612,
- Le projet de Lieux où j’ai dormi avait été exposé dans Espèces d’espaces.
- L'Humidité no 25, printemps 1978
- Traverses no 3, 1976
- Cause commune no 1, 1977
- Voir aussi Le rêve et le texte, dans le recueil Je suis né.
- H-Histoire no 1,
- p. 74
- Manger, 1980
- (Esprit no 453,
- La Quinzaine littéraire no 353,
- Les Lunettes, 1980
- (Le Genre humain no 2, 1982
- Didier Sénécal, « Penser/Classer », L'Express, (lire en ligne)
- « Penser/Classer »
- Pierre Assouline, « Georges Perec en plein vertige taxinomique », sur La République des livres, (consulté le )
- Derek G. Schilling, Mémoires du quotidien : Les lieux de Georges Perec, Presses universitaires du Septentrion, , p. 16
Liens externes
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