Opération Orchard

L'opération Orchard (en hébreu : מבצע בוסתן) est une opération militaire exécutée par l'armée de l'air israélienne le sur un bâtiment proche de Halabiyé, dans le gouvernorat de Deir ez-Zor en Syrie[1],[2].

Déroulement du raid

Photo censée représenter le réacteur syrien en construction.

L'opération a mobilisé 8 avions de combat, des chasseurs-bombardiers F-15I et des F-16 servant d'escorte, qui après avoir survolé le littoral syrien et la frontière turque ont largué à 0h42 (UTC+03:00) un total de 17 tonnes de bombes sur leur objectif, guidés par une équipe des forces spéciales au sol[3].

Elle a détruit un bâtiment en Syrie, lequel abritait selon les autorités israéliennes un réacteur graphite-gaz construit avec l'aide de la Corée du Nord et devant servir à la production de plutonium militaire[3]. Le régime syrien annonce alors une simple attaque sur un « site militaire d’importance mineure ». Le gouvernement syrien a toujours démenti avoir construit un réacteur nucléaire[4]. Le site, surnommé le réacteur de Al-Kibar et le Cube, situé dans le gouvernorat de Deir ez-Zor, a été bombardé un peu avant minuit, heure locale. Dix ingénieurs nord-coréens ont été tués lors de l'attaque[5].

Des unités de missiles balistiques des forces syriennes équipées d'armes chimiques ont été mises en alerte mais finalement le gouvernement syrien n'a pas répliqué[3].

Réactions internationales

Diagramme du réacteur d'Al Kibar selon la CIA.

Douze jours après l'attaque, le gouvernement nord-coréen a démenti avoir aidé la Syrie à développer des armes nucléaires[6].

Les États-Unis affirment que le site de Al-Kibar servait à fabriquer des armes nucléaires[7]. Néanmoins, les tests préliminaires effectués par l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) ne lui ont pas permis de le démontrer[8],[9], mais le site a vite été nettoyé par les autorités, ce qui a nourri les suspicions et compliqué le travail de l'AIEA[10].

Le , le directeur général de l'AIEA Yukiya Amano a déclaré que la cible était bien le site caché d'un réacteur nucléaire futur, contrairement aux assertions syriennes[11].

Le , l'État israélien admet officiellement avoir détruit l'installation nucléaire[12],[13],[14].

Notes et références

  1. (en) Peter Beaumont, « Was Israeli raid a dry run for attack on Iran? », The Observer, (lire en ligne, consulté le )
  2. (en) Bret Stephens, « Osirak II? », The Wall Street Journal, (lire en ligne, consulté le )
  3. Maxime Perez, « Secret d’histoire : comment Israël a privé Bachar de la bombe nucléaire », sur Jeune Afrique, (consulté le ).
  4. Guillaume Gendron, « Onze ans après, Israël admet avoir détruit un réacteur nucléaire en Syrie », Libération, (lire en ligne, consulté le ).
  5. (en) N. Koreans Taped At Syrian Reactor, The Washington Post, 24 avril 2008
  6. (en) N Korea denies Syria nuclear ties, BBC News, 18 septembre 2007]
  7. (en) Ofer Aderet, « Report: Mossad hacked Syrian computer to uncover nuke site », Haaretz, (lire en ligne, consulté le )
  8. (en) U.S. Demands More Details From IAEA Syria Probe
  9. Le raid cyber d'Israël en Syrie, consulté le 10 avril 2012
  10. « L'AIEA inspecte un site nucléaire présumé en Syrie », sur France 24, (consulté le )
  11. (en) « Syria target hit by Israel was 'nuclear site' », Al Jazeera, (lire en ligne [archive du ], consulté le )
  12. (en-US) Judah Ari Gross, « Ending a decade of silence, Israel confirms it blew up Assad’s nuclear reactor », The Times of Israel, (lire en ligne, consulté le )
  13. « Israël revendique la destruction d’un réacteur nucléaire en Syrie en 2007 », sur Le Monde.fr (consulté le )
  14. « Israël admet avoir attaqué un présumé réacteur syrien en 2007 », sur Le Point, (consulté le )

Bibliographie

Bibliographie

  • RAZOUX Pierre, « Israël frappe la Syrie : un raid mystérieux », Politique étrangère, 2008/1 (Printemps), p. 9-22. DOI : 10.3917/pe.081.0009. URL : lire en ligne
  • DELPECH Thérèse, « Un an après : nouvelles questions sur le raid du 6 septembre 2007 », Politique étrangère, 2008/3 (Automne), p. 643-652. DOI : 10.3917/pe.083.0643. URL : lire en ligne

Voir aussi

Liens externes

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