Marg Moll

Marg Moll, née Margaret Haeffner le à Mulhouse en Alsace et morte le à Munich, est une sculptrice, peintre de l'art abstrait et écrivaine allemande.

Biographie

La formation artistique de Margaret Haeffner se décompose en plusieurs étapes : elle commence par des cours de peinture à Wiesbaden auprès de Hans Völcker, puis des cours de modelage, de dessins de nus et d'anatomie à l'Institut Städel de Francfort sur le Main auprès de Louise Schmidt. La professeure est l'une des premières dans cette école à avoir étudié la sculpture, considérée alors comme un domaine exclusivement masculin. Elle influence particulièrement Marg Moll qui fera de la sculpture son médium de prédilection[1].

Marg Moll suit ensuite l'enseignement d'Oskar Moll. Elle épouse ce dernier l'année suivante et le couple s'installe à Berlin. Elle n'arrête pour autant pas ses études puisqu'elle continue la peinture auprès du professeur Lovis Corinth[2].

En 1907, le couple s'installe à Paris où ils font la connaissance d'Henri Matisse. L'intérêt de Moll pour la sculpture s'agrandit : malgré les préjugés de ses collègues masculins, elle décide alors de se concentrer seulement sur la sculpture, notamment pour se différencier du domaine de son mari, la peinture à l'huile[3]. En 1908, elle participe à la création de l'Académie Matisse, une école qui accueille aussi bien les hommes que les femmes[4].

Marg Moll est à la fois élève de Matisse et collectionneuse de ses oeuvres. C'est pourquoi, il lui propose de peindre son portrait. Le Portrait de Greta Moll aura valu à Moll dix séances de trois heures pour être complété[5].

Avant la Première Guerre mondiale, ils déménagent à Breslau. A cette époque, elle crée de nombreuses oeuvres en bois ou en laiton[2].

Ce sont pour les expositions auxquelles elle participe dans les années 1920 que l'artiste opte pour le surnom plus court de Marg Moll[3]. Elle sera influencée par d'autres sculpteurs rencontrés à Paris, notamment par Alexander Archipenko, Constantin Brancusi ou Ossip Zadkine. En 1928, elle est de nouveau à Paris comme élève de Fernand Léger. Pendant l'entre-deux-guerres, Moll fait partie du Groupe 1940 autour de Fernand Léger avec notamment Robert Delaunay et Albert Gleizes[2].

En 1932, avec la fermeture de l'Académie de Beslau, Marg Moll et son époux partent s'installer à Dusseldorf. Après 1933, et l'installation du régime nazi, Marg Moll est considérée comme une artiste de l'art dégénéré. Sa statue Danseuse est même utilisée comme contre-exemple par Hans Zerlett pour le film de propagande nazie Venus vor Gericht de 1941[6]. En 1943, des bombardements détruisent la maison, ainsi que l'entièreté de la collection du couple[7].

Après la Seconde Guerre mondiale et à la suite de la mort de son mari en 1947, elle part s'installer au Pays de Galles. Elle rencontre à Londres le sculpteur Henry Moore[2].

En 1952, elle rentre en Allemagne et s'installe de nouveau à Düsseldorf. Elle continua à sculpter des miniatures en bronze ou sur bois.

En 1969, elle reçoit la croix de commandeure de l'ordre du Mérite de la République fédérale d'Allemagne[8].

Le , elle meurt à Munich et est enterrée aux côtés de son mari au cimetière de Zehlendorf situé à Berlin[3].

En 2010, furent trouvées, à Berlin, dans les caves d'une ruine datant de la dernière guerre, plus d'une dizaine de statuettes représentant l'« art dégénéré ». La sculpture Danseuse s'y trouvait[8].

Notes et références

  1. (de) « Louise Schmidt: Bildhauerin! », sur Städel Stories (consulté le )
  2. Die große Inspiration: deutsche Künstler in der Académie Matisse, Kunst-Museum, (ISBN 978-3-925608-38-4)
  3. Künstlerpaare der Moderne: Hans Purrmann und Mathilde Vollmoeller-Purrmann im Diskurs: Tagungsband, Deutscher Kunstverlag, coll. « Edition Purrmann Briefe », (ISBN 978-3-422-98650-3)
  4. « Die Académie Matisse – ein besonderer Ort für Künstlerinnen | Kunsthalle Mannheim », sur www.kuma.art (consulté le )
  5. « Henri Matisse | Portrait of Greta Moll | NG6450 | National Gallery, London », sur www.nationalgallery.org.uk (consulté le )
  6. (de) « Freunde des Museums Wiesbaden », sur Freunde des Museums Wiesbaden (consulté le )
  7. « Marg Moll-German painter and sculptress », sur www.margmoll.de (consulté le )
  8. (de) « Marg Moll », sur Verein der Berliner Künstlerinnen 1897

Voir aussi

Bibliographie

  • Margarethe Moll, Le Souvenir de Matisse, revue Neue Deutsche Hefte, numéro 23, Gütersloh 1956, p. 853 ; (repris dans le catalogue de l'exposition. Matisse et son étudiante allemande, Galerie Palatinat Kaiserslautern à Ratisbonne, 1988).
  • François Lotz, « Marg Moll », in Nouveau dictionnaire de biographie alsacienne, vol. 27, p. 2682

Liens externes

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