Madame de Villeblanche (compositrice)

Madame de Villeblanche, née Charlotte Madelaine Louise de Pernet en à Saint-Domingue et morte le à Paris, est une compositrice française. Elle est l'auteure de quatre sonates pour le piano-forte ou le clavecin.

Biographie

Jeunesse et famille

Charlotte Madelaine Louise de Pernet naît en 1766 à Saint-Domingue, fille de Charles Hyacinthe de Pernet, écuyer, et de Marie Louise Bouchaud de La Foresterie[1]. Sa mère vient d’une famille de colons de Nantes établis à Saint-Domingue, enrichis grâce aux plantations de canne à sucre et de café.

En , après le décès de sa mère, la jeune fille est émancipée. Son cousin, l'écrivain et musicien Michel Paul Guy de Chabanon, est nommé curateur et tuteur. Le , elle quitte le couvent des Ursulines où elle vit pour épouser en l’église Saint-Eustache René Armand Levasseur de Villeblanche, major de la marine décoré de l’ordre de Saint-Louis.

Le couple a deux enfants[1] : le , Armand Levasseur de Villeblanche, futur auditeur au Conseil d’État, nommé par Napoléon intendant du gouvernement de Smolensk, et mort le pendant la bataille de Krasnoï[2] ; le , une fille prénommée Auguste Monique Hermine.

Parcours

Charlotte Madelaine Louise de Pernet apprend la musique dans sa jeunesse : elle prend notamment des cours auprès d'un professeur de musique tandis qu'elle est sous la tutelle de Michel Paul Guy de Chabanon[1]. Elle devient l'élève du pianiste Nicolas-Joseph Hüllmandel  alors professeur à la cour de Louis XVI  qui, en 1782, lui dédie un recueil de trois sonates[3]. Trois ans plus tard, Chabanon dédicace à son tour à sa cousine trois sonates pour clavecin, avec accompagnement de violon[4].

La jeune fille compose quatre sonates pour le piano-forte ou le clavecin, composées pour les trois premières de trois mouvements, la dernière en comptant seulement deux. Le Journal de Paris souligne la qualité des morceaux « dont les motifs sont neufs & les traits brillans, sans nuire aux grâces du chant. »[5]

La compositrice meurt prématurément en 1789, en son domicile de la rue de Grenelle-Saint-Germain. Sa notice nécrologique paraît deux jours plus tard dans le Journal de Paris[6].

L'année suivante, son mari fait publier en sa mémoire les partitions des quatre sonates chez Jean Baptiste Léopold Désormery[5],[7]. En 1828, ce dernier fait paraître à son tour un recueil de diverses pièces pour piano, dont l'une est signée Madame de Villeblanche[8],[9]. Conçu comme une variation sur le thème du deuxième mouvement de la sonate no 1 de la compositrice, ce morceau a probablement été écrit par Désormery lui-même bien après qu'elle est décédée[1].

Œuvres

  • Quatre Sonates pour le piano-forte ou le clavecin, Paris, Désormery, gravées par Mme Brichet de Saint-Quentin, 178?, BnF (Bibliothèque du Conservatoire)[7]
  • Jean Baptiste Léopold Désormery (?), [Andante sur un thème de Madame de Villeblanche], in Vari autori, Seconde Suite d’études et morceaux de différents caractères pour le piano publiée par J. B. L. Désormery, Paris, Richault, [1828], 87 p., BnF (cote VM8 S-265)

Dédicaces

  • Nicolas-Joseph Hüllmandel, Trois Sonates pour le piano forte ou le clavecin avec accompagnement d’un violon ad libitum pour les deux premières et obligé pour la troisième, dédiées à Madame de Villeblanche… Gravées par Mme Oger…, 1782 [lire en ligne]
  • Michel Paul Guy de Chabanon, Trois Sonates pour le clavecin, accompagnement de violon, dédiées à Madame de Villeblanche, Paris, Sieber, 1785[4]

Source

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • Dominique Salva, « Madame de Villeblanche, sonates pour une amante défunte », Enquêtes d'identité, (lire en ligne)

Notes et références

  1. Dominique Salva, « Madame de Villeblanche, sonates pour une amante défunte », sur Enquêtes d'identité, (consulté le )
  2. Émile Marco de Saint-Hilaire, Histoire de la campagne de Russie pendant l’année 1812 … Volume 2, Paris, Penaud, 1848, p. 338 [lire en ligne]
  3. Nicolas-Joseph Hüllmandel, Trois Sonates pour le piano forte ou le clavecin avec accompagnement d’un violon ad libitum pour les deux premières et obligé pour la troisième, dédiées à Madame de Villeblanche… Gravées par Mme Oger…, 1782 [lire en ligne]
  4. « Annonces et notices », Le Mercure de France, no 23, , p. 143 [lire en ligne]
  5. « Musique », Supplément au Journal de Paris, no 363, , p. ij [lire en ligne]
  6. « Morts », Journal de Paris, no 223, , p. 1006 [lire en ligne]
  7. Madame de Villeblanche, Quatre Sonates pour le piano-forte ou le clavecin, Paris, Desormery, gravées par Mme Brichet de Saint- Quentin, 178? [lire en ligne]
  8. Vari autori, Seconde Suite d’études et morceaux de différents caractères pour le piano publiée par J. B. L. Désormery, Paris, Richault, [1828], 87 p.
  9. « Annonces », Revue musicale, tome IV, 1829, p. 359 [lire en ligne]

Liens externes

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