Juliette Ténine

Juliette Ténine est une militante communiste française, volontaire des Brigades internationales pendant la guerre d'Espagne en 1937 et 1938 et résistante des Francs-tireurs partisans. Elle naît le dans le 12e arrondissement de Paris et meurt le à Nanterre[1].

Biographie

Juliette est la fille de juifs russes installés en France en 1909. Elle adhère l’Union fédérale des étudiants puis au Parti communiste pendant ses études de chirurgien-dentiste, et installe son cabinet dans le XIIIe arrondissement de Paris[2].

En 1931, elle épouse le secrétaire de l'Union fédérale des étudiants, Aimé Albert, médecin à Ivry-sur-Seine. Une fille leur naît en 1932[2], mais le couple se sépare[2] avant 1937.

Elle s’engage dans les Brigades internationales en 1937, au service de santé de la XIVe brigade. Après une hospitalisation pendant l'été 1937 — elle a contracté une typhoïde — elle est réaffectée à la XIe brigade, où elle exerce une fonction d'aide-chirurgien dans des hôpitaux mobile d'urgence, au front[2]. En juin 1938 elle rentre en France et reprend son activité professionnelle[2]. En 1941 elle et son compagnon Titus Stapler recueillent la fille âgée de 18 mois d'une camarade de combat espagnole décédée[3].

Proche du leader syndical et communiste Jean Jérôme, elle entre dans la Résistance en 1940 sous le pseudonyme de Claude[4]. Arrêtée en février 1942 au lendemain de l'exécution de son frère[5], elle est incarcérée à la prison de La Roquette avant de parvenir à s'évader en juillet au cours d'un séjour à l'hôpital Rothschild. Elle entre alors dans la clandestinité, s'abritant notamment chez son amie Germaine Tillion[2] qui a participé à son évasion[5].

À partir de 1943 elle joue le rôle d'agent de liaison, au cœur du réseau de renseignement des Francs-tireurs partisans : elle retranscrit, encode et transmet messages et cartes à plusieurs dirigeants communistes[6] : Gaston Plissonnier, Laurent Casanova, son ex-mari Aimé Albert, dit Descartes en Résistance, etc[2].

A la Libération, elle renonce à une carrière politique au sein du Parti communiste et reprend son métier de chirurgien dentiste à la polyclinique du syndicat des Métaux CGT puis, jusqu’à sa retraite, au dispensaire de Nanterre. Elle quitte le PCF en 1956[2].

Elle meurt le 10 décembre 2003 à Nanterre, où elle est inhumée[2].

Famille

Juliette est la sœur de Maurice Ténine, médecin à Antony docteur des pauvres »), conseiller municipal communiste à Fresnes, otage fusillé par les Allemands au camp de Choisel[6], avec Guy Môquet.

Distinction

Hommage

  • L'Album de Juliette, un court documentaire (38 min) réalisé par Odette Martinez-Maler et Jean-Claude Mouton en 2002, dresse le portrait de Juliette Ténine à partir de son témoignage et de ses albums de photographies.

Références

  1. Relevé des fichiers de l'Insee
  2. Nadia Ténine-Michel, « Association Histoire et mémoire ouvrière en Seine-Saint-Denis - Juliette Ténine », sur ahmo.free.fr (consulté le )
  3. Julietta Solis, « Qui suis-je ? », sur www.archives.asso-amis-de-freinet.org (consulté le )
  4. Laurence Thibault, Les femmes et la résistance, Documentation française, (ISBN 978-2-11-006092-1, lire en ligne), p. 110
  5. Julien Blanc, Au commencement de la Résistance. Du côté du musée de l'Homme 1940-1941: Du côté du Musée de l'Homme 1940-1941, Editions du Seuil, (ISBN 978-2-02-103763-0, lire en ligne)
  6. Francis Jacob, « Agir - notes de lecture », Hommes & liberté n°154, (lire en ligne)
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