Jeanne Laplanche

Jeanne Laplanche, née Jeanne Euranie Boucher à Paris 3e le et morte à Mâcon le , est une photographe française, active dans les années 1860 dans le quartier des Batignolles.

Biographie

Jeanne Boucher naît en 1816 à Paris, dans la paroisse Saint-Eustache, fille de Jean Baptiste Boucher et de Sophie Pauline Leroy[1],[2]. En 1837, elle épouse aux Batignolles Saint-Ange Laplanche, élève architecte[3]. Le couple s'établit au 43 rue des Dames.

En avril 1853, un jugement du tribunal de la Seine acte la séparation de biens des époux Laplanche[4], initialement mariés sous le régime de la communauté. En juin, Jeanne Laplanche fait l'acquisition en son nom d'un terrain situé au 34, rue d’Orléans-Batignolles[5], qui deviendra leur nouvelle adresse, ainsi que l'adresse professionnelle de son mari, désormais architecte-vérificateur[6] et franc-maçon[7],[Note 1].

Vers 1863[9], Jeanne Laplanche[Note 2] fonde la société J. Laplanche et Cie et reprend l'atelier qu'une autre photographe, Madame Vaudé-Green, a ouvert juste à côté, au numéro 36, vers 1859, sous le nom de Photographie catholique[10]. Jeanne Laplanche, qui conserve cette dénomination[11], publie à ses débuts une reproduction photographique du Musée français de Simon-Célestin Croze-Magnan, initialement édité en 1803[12].

Après que la rue d'Orléans a été renommée, en 1865[13], l'adresse des Laplanche devient le 87 rue Legendre[14]. La maison J. Laplanche et Cie propose les traditionnels portraits cartes-de-visite de l'époque, mais aussi des travaux plus singuliers. Ainsi, vers 1866, à l'instar du photographe Pierre-Ambroise Richebourg, elle signe plusieurs vues de l'intérieur et des extérieurs de la Maison pompéïenne du prince Jérôme Napoléon, située avenue Montaigne[15],[16]. Plusieurs de ces photographies sont reproduites sous forme de gravures dans Le Monde illustré du , afin d'illustrer un article intitulé « La maison pompéienne du prince Napoléon »[17],[18]. De même, dans l'édition du du même journal est publiée une gravure de la chapelle et du puits de Sainte-Geneviève à Nanterre, d'après les photographies de J. Laplanche[19].

En 1869, Saint-Ange Laplanche meurt à leur domicile[20]. Sa femme poursuit un temps son activité de photographe sous la raison commerciale « Veuve J. Laplanche et Cie »[21], puis l'arrête vers 1870[22]. L'atelier du 87 rue Legendre devient la succursale de la photographe Angelina Trouillet  qui en conserve aussi la dénomination Photographie catholique  jusqu’en 1876[23].

En 1872, Jeanne Laplanche est établie dans le hameau de Fayolles à Laizé, en Saône-et-Loire[24],[25].

Elle meurt à Mâcon à la Maison des Saints-Anges le [26],[Note 3].

Photographies

  • La Neuvaine de Sainte-Geneviève, patronne de Paris. — Le Puits et la Chapelle de Sainte-Geneviève à Nanterre. Gravure d'après les photographies de J. Laplanche et Cie, parue le dans Le Monde illustré[19].

Notes et références

Notes

  1. 33e degré, membre du Grand Collège des rites et du Conseil de l'ordre du Grand Orient de France en 1867[8].
  2. La Bnf indique « J. Laplanche (sexe masculin) : Photographe, successeur de Vaudé-Green, aux Batignolles vers 1864 jusqu'à la fin des années 1860. Sa veuve poursuit l'activité vers 1870 ». Mais l’initiale J confirme qu’il s’agit de Jeanne, et non de Saint-Ange, qui succède à Mme Vaudé-Green.
  3. Sur son acte de décès, son patronyme est orthographié par erreur « Bouchet ».

Références

  1. Acte de l'état civil reconstitué, mariage Laplanche-Boucher, , Paris, Archives municipales de Paris.
  2. Baptême de Jeanne Euranie Boucher, , paroisse Saint-Eustache, Paris, Seine, Naissance et baptêmes (relevés), Filae
  3. « Contrat de mariage sous le régime de la communauté de biens avec donation au dernier vivant (Minutes de Auguste Prosper Balagny, 23 mai 1837, MC/ET/LXXIV/293) », sur www.siv.archives-nationales.culture.gouv.fr, Archives nationales (consulté le ).
  4. « Procès-verbal d'ouverture des opérations de liquidation des reprises de Jeanne Boucher contre son mari, Saint-Ange Laplanche (Minutes d'Antoine Bournet-Verron, 2 mai 1853, MC/ET/XI/1131) », sur www.siv.archives-nationales.culture.gouv.fr, Archives nationales (consulté le ).
  5. « Vente par Marie Joséphine Amédée Fraix, veuve Chevalier, rentière, demeurant à Maisons-Laffitte, à Jeanne Boucher, épouse de Saint-Ange Laplanche (Minutes de Antoine BOURNET-VERRON, 13 juin 1853, MC/ET/XI/1131) », sur www.siv.archives-nationales.culture.gouv.fr, Archives nationales (consulté le )
  6. « Architectes. Saint-Ange-Laplanche », sur Gallica, Annuaire des artistes et des amateurs / publié par M. Paul Lacroix,..., Paris, Renouard, (consulté le ), p. 57.
  7. Calendrier maçonnique du Grand-Orient de France (Suprême Conseil pour la France et les possessions françaises), pour l'an de la V. L. 5852, Paris, Grand-Orient de France, (lire en ligne), p. 211.
  8. Jean Bossu, Fichier Bossu. 282. Sabonadière-Sainton (lire en ligne), Saint Ange Laplanche.
  9. Simon-Célestin Croze-Magnan, Le Musée français (XIII-1805)... par S.-C. Croze-Magnan... Reproduction photographique. Livraison spécimen, Paris, Chez J. Laplanche et Cie, (lire en ligne).
  10. Éditions 1859 à 1863 de l'Annuaire-almanach du commerce Didot-Bottin
  11. Michel Cabaud et Eliette Cabaud, Paris et les Parisiens sous le Second Empire, Belfond (réédition numérique FeniXX), , 320 p. (ISBN 978-2-7144-6258-9, lire en ligne).
  12. « Croze-Magnan », sur Gallica, Bibliographie de la France : ou Journal général de l'imprimerie et de la librairie, (consulté le ), p. 395.
  13. « Rue Legendre », sur www.v2asp.paris.fr (consulté le ).
  14. « St-Ange-Laplanche, rue Legendre, 87 », sur Gallica, Annuaire publié par la Gazette des beaux-arts : ouvrage contenant tous les renseignements indispensables aux artistes et aux amateurs, (consulté le ), p. 101.
  15. « J. Laplanche et Cie », sur www.parismuseescollections.paris.fr (consulté le )
  16. « Les albums de Napoléon III », sur expositions.bnf.fr, Bibliothèque nationale de France (consulté le ).
  17. « Maison pompéïenne du Prince Napoléon, 18 avenue Montaigne, 8ème arrondissement, Paris. | Paris Musées », sur www.parismuseescollections.paris.fr (consulté le ).
  18. « La maison du prince Napoléon (Avenue Montaigne). (D'après les photographies de M. Laplanche.) », sur Gallica, Le Monde illustré, (consulté le ), p. 265.
  19. « La Neuvaine de Sainte-Geneviève, patronne de Paris. — Le Puits et la Chapelle de Sainte-Geneviève à Nanterre », sur Gallica, Le Monde illustré, (consulté le ), p. 5.
  20. Acte de décès no 1003, , Paris 17e, Archives de Paris
  21. « Legendre (rue). 87. Laplanche (Vve J.) et Cie, photographie catholique », sur Gallica, Annuaire-almanach du commerce, de l'industrie, de la magistrature et de l'administration : ou almanach des 500.000 adresses de Paris, des départements et des pays étrangers, Firmin Didot et Bottin réunis, (consulté le ), p. 1547.
  22. Laplanche, J. (18..-18..? ; photographe) (lire en ligne).
  23. Éditions 1871 à 1876 de l'Annuaire-almanach du commerce Didot-Bottin.
  24. Recensement de population, Laizé, 1872, Archives départementales de Saône-et-Loire (vue 12/16).
  25. « Obligation par Jeanne Boucher, propriétaire, veuve de Saint-Ange Laplanche, demeurant 87, rue Legendre et actuellement au hameau de Fayolle, commune de Laizy [sic] (Saône-et-Loire) (Minutes de Louis Marie PASCAL, 27 juin 1872, MC/ET/XCIV/1248) », sur www.siv.archives-nationales.culture.gouv.fr, Archives nationales (consulté le ).
  26. Archives départementales de Saône-et-Loire Acte de décès no 458 dressé à Mâcon le 10/12/1894, vue 78 / 89.
  27. J. Laplanche, [Recueil. Photographies positives. Œuvre de J. Laplanche], (lire en ligne).
  28. J. Laplanche, [Recueil. Œuvre de J. Laplanche] (lire en ligne).

Liens externes

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