Jean d'Arces

Jean d'Arces ou d'Arcy, né dans les années 1370 dans le Dauphiné, et mort le à Moûtiers dans le duché de Savoie, est un cardinal du XVe siècle, archevêque-comte de Tarentaise sous le nom de Jean VI.

Biographie

Origines

Jean d'Arces serait né au cours de la décennie 1370[réf. nécessaire]. Il semble issu d'une famille noble originaire de Saint-Imier, près de Grenoble, dans le Dauphiné[1],[2].

La première mention de son nom date de l'année 1415[1].

Début de carrière ecclésiastique

Il est chanoine de Saint-Augustin et est prieur de Saint-Valentin, à Bissy (Savoie)[1].

Il est également prieur d'Allondaz et prévôt du Grand-Saint-Bernard (Montjou)[3], où il a succédé à son oncle, Hugues d'Arces, en 1419[1].

Élections archiépiscopale et cardinale

Jean d'Arces est élu archevêque-comte de Tarentaise, le [1],[3],[4]. Il succède à Marco Condulmer, nommé au mois de février patriarche de Garde[3].

Il participe au concile de Bâle. Il est l'un des électeurs, en , de l'antipape Félix V[1],[2], duc de Savoie sous le nom d'Amédée VIII. En , Amédée VIII le désigne comme l'un de ses exécuteurs testamentaires[3]. L'année suivante, il soutient le duc contre le pape Eugène IV[3].

L'antipape Félix V, en remerciement de son soutien, le crée cardinal lors du consistoire du [1],[3],[4]. Il se soumet au pape Nicolas V, qui confirme sa cardinalisation, le [3],[4].

Épiscopat

Il consacre, en 1445, l'église Saint-Maurice, de Bourg-Saint-Maurice, qui vient d'être reconstruite[5].

Il fait relever la façade de la cathédrale, dont les travaux se termineront en 1461[6]. Il fonde notamment, en 1454, une chapelle dédiée aux Innocents[6].

Tensions avec le duc de Savoie

Il est considéré comme l'un des derniers archevêques ayant pu tenir tête aux ducs de Savoie[5]. Malgré son opposition, son pouvoir temporel recule face à la pression savoyarde. Par ailleurs, depuis 1451, le duc a obtenu du Pape l'indult, c'est-à-dire la possibilité de désigner, en accord avec le Saint-Siège, les futurs évêques dans ses États[7].

En 1441, des tensions resurgissent en Tarentaise avec les agents du duc qui commettent des exactions, dépassant leurs prérogatives en contrôlant notamment les sujets de l'Église de Moûtiers[8]. Jean d'Arces obtient du duc de Savoie, Louis Ier, l'arrêt de ces contrôles[9]. Le contrôleur fiscal de l'évêché, en 1448, attente un procès contre le mestral de Salins, officier ducal[9]. Cependant, l'année suivante, il est arrêté et envoyé dans la prison de Salins[9].

Les officiers ducaux poursuivent ainsi leurs actions sur les terres épiscopales[9]. Jean d'Arces se tourne à nouveau vers le duc qui lui donne raison[6]. Cependant, en 1459, le duc demande, à titre gracieux, le soutien des hommes armés de l'archevêque[6]. Ce dernier consent, mais créant ainsi un précédent, puisque le duc refera des demandes de soutien militaire[6].

De fait, l'Église de Tarentaise, bien qu'étant souveraine, devenait dans les faits une partie du duché de Savoie[6]. En 1453, l'archevêque reçoit le soutien du pape dans sa lutte d'influence contre le duc[6]. Malgré tout, les officiers ducaux continuaient de s'immiscer dans les affaires de Tarentaise[6].

Mort et succession

Jean d'Arces meurt le , dans la cité épiscopale de Moûtiers[1],[5],[4].

Pierre de Savoie, fils du duc, est désigné comme son successeur[5].

Références

  1. Gregor Zenhäusern (trad. Pierre-G. Martin), « Jean d'Arces » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne, version du .
  2. André Borel d'Hauterive, Annuaire de la Noblesse de France et des Maisons souveraines, vol. 18e année, Grenoble, Allier Frères, (lire en ligne), p. 145-147, « Livarot (Arces, barons de) ».
  3. Roubert 1961, p. 119.
  4. Notice sur catholic-hierarchy.org.
  5. Roubert 1961, p. 122.
  6. Roubert 1961, p. 121.
  7. Laurent Perrillat, « Géographie historique des diocèses de Savoie (conférence) », Les Rendez-vous de l’Académie salésienne, no 20, , p. 30 (lire en ligne [PDF]).
  8. Roubert 1961, p. 119-120.
  9. Roubert 1961, p. 120.

Voir aussi

Bibliographie

Articles connexes

Liens externes

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