Jean-Pierre Dantan

Jean-Pierre Dantan, dit Dantan le Jeune, né à Paris et mort le à Baden, est un sculpteur et caricaturiste français.

Il est le frère du sculpteur Antoine Laurent Dantan, dit l’Ainé (1798-1878), et est réputé pour sa série de portraits-charges de ses contemporains.

Biographie

Formé d’abord par l’apprentissage auprès de son père Jean-Pierre Dantan, sculpteur sur bois, Jean-Pierre Dantan entre à l’École des beaux-arts de Paris en 1823 et suit les cours du sculpteur François-Joseph Bosio. Il se lança vite, à partir de 1826, dans la caricature dessinée et sculptée après la création admirée de sa statuette représentant César Ducornet (1805-1856) sous l’aspect réaliste d’un poète miséreux.

Il réalise des centaines de petits bustes de 20 à 60 cm qui sont édités en plâtre ou en bronze : il commercialise ses caricatures et portraits de la société de son temps dans une salle du passage des Panoramas, dite « musée Dantan ». Grandville, Ramelet et Lepeudry en produiront une suite lithographiée, intitulée Muséum Dantorama, pour Susse et imprimée par Aubert et Junca (1835)[1].

Ces portraits-charges représentant les célébrités de la politique (Talleyrand, William Douglas, Hamilton, Louis-Philippe…), des arts (Beethoven, Paganini, Verdi, Liszt, Joseph-Nicolas Robert-Fleury…) et des lettres (Victor Hugo, Balzac, les frères Delavigne…) connaîtront un grand succès : on les trouve aujourd’hui dans les musées de nombreux pays, en particulier à Paris au musée Carnavalet.

Ces statuettes ont inspiré son contemporain Honoré Daumier pour ses portraits-charges de parlementaires conservés au musée d'Orsay[2].

Dantan jeune est réputé jouer aux dominos[3]. Il fonde vers 1838 et anime dans son atelier durant au moins 27 ans un club de joueurs de dominos ou dominotiers, qui s'adonnent à ce jeu ainsi qu'aux jeux de mots.

Il est enterré à Paris au cimetière du Père-Lachaise (4e division), comme son frère, dans la concession familiale décorée par les deux frères de médaillons de Dantan père et Dantan jeune par Antoine-Laurent et médaillons de Mme Dantan et de Dantan l’aîné par Jean-Pierre.

La lignée artistique des Dantan s’est prolongée avec le peintre Édouard-Joseph Dantan (1848-1897), connu pour des œuvres comme l’Atelier du sculpteur, Un entracte à la Comédie-Française ou Un coin du Salon.

Œuvres dans les collections publiques

Buste, autoportrait (Musée des Avelines, Saint-Cloud)

Élèves

Notes et références

  1. Muséum Dantanorama, catalogue général de la BNF.
  2. Connaissance des Arts, n°677, décembre 2009, p. 138.
  3. Pierre Dubois dans Le Figaro du , brocardant Dantan jeune, le définit ainsi dans la rubrique « La baraque à Curtius » : « M. DANTAN JEUNE. Sculpteur, quand il veut s'amuser ; quand il veut être un homme grave, joueur de dominos. » (article en ligne).
  4. « Franz Liszt (1811-1886), compositeur et pianiste austro-hongrois. Charge dite “à la chevelure” », notice no 11040000524, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Joconde, ministère français de la Culture
  5. « Portrait sérieux d'Alexandre-Louis-Marie-Théodore Richard (1782-1859), peintre . | Paris Musées », sur www.parismuseescollections.paris.fr (consulté le )
  6. Defosse, Inauguration de la statue de Boieldieu, dans Rouen, sa ville natale, Rouen, Nicétas Périaux,
  7. « Monument à François Adrien Boieldieu – Rouen », notice sur e-monumen.net.

Annexes

Bibliographie

  • Jean-Pierre Dantan, Musée Dantan. Galerie des charges et croquis des célébrités de l'époque, avec texte explicatif et biographie, Paris, H. Delloye, 1839, In-8, 200 p.
  • Philippe Sorel, « Les Dantan du musée Carnavalet, Portraits-charges sculptés de l’époque romantique », Gazette des Beaux-Arts, .
  • Laurent Baridon, « Jean-Pierre Dantan, le caricaturiste de la statuomanie », Ridiculosa, n°13, Sculptures et caricatures, Brest, UBO, 2006, pp. 127-143 (en ligne).
  • Galerie Talabardon et Gautier, Le XIXe siècle, édition 2009, Anvers, Imprimerie Deckers Snoeck, 2009.

Liens externes

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