Jacques Decoret

Jacques Decoret est un chef cuisinier français, né à Lapalisse (Allier, France), qui a été nommé Meilleur ouvrier de France en 1996.

Biographie

Jacques Decoret est né à Lapalisse[1] d'une mère cuisinière et d'un père menuisier[2],[3] et a vécu dans le village de Saint-Pierre-Laval[4]. Peu intéressé par la menuiserie, il est heureux de voir son frère aîné suivre les traces de son père[2]. Il fréquente le lycée hôtelier Abel-Boisselier de Cusset où il rencontre Martine, sa future épouse[5], et en 1984, il devient meilleur apprenti de la région Auvergne, meilleur Apprenti régional Auvergne-Limousin et finaliste du concours de Meilleur apprenti de France[2],[3].

Première expérience en Suisse

Sa première expérience professionnelle l'envoie au restaurant Charlannes à La Bourboule[2]. Ensuite, il candidate comme apprenti chez Pierre et Michel Troisgros qui lui demande de re-postuler dans trois années[2]. Son parcours professionnel s'ouvre dans les quinze jours suivants et il rejoint son premier Relais & Châteaux en étant formé par Girardet à Lausanne, . Il rejoint ensuite Genève et le chef Louis Pelletier, auteur d'une cuisine de type avant-gardiste[2]. C'est en Suisse qu'il connaît le compagnonnage[2]. En , le service militaire le rattrape et il embarque sur la frégate Jean de Vienne où il sert comme cuisinier[2],[6].

Formé dans des restaurants 3 étoiles

En , il est sous-chef au Relais de l'Aérodrome à Nyon en Suisse. Ensuite, il enchaîne les restaurants 3 étoiles, formé par Michel Troisgros à Roanne où il est chef de partie en 1989, puis chez Lorain à Saulieu au restaurant La côte Saint-Jacques comme chef de partie (), par Alain Passard comme sous-chef à L'Arpège à Paris (, et par Régis Marcon comme chef à L'Auberge des cîmes à Saint-Bonnet-le-Froid[2],[7]. C'est chez Passard qu'il se lie d'amitié avec son «frère» Pascal Barbot[8]. Entre-temps, il a aussi été chef de partie à Brantôme dans le restaurant Le Moulin de l'Abbaye (1992) et sous-chef au Vichy Célestins Spa Hôtel en 1993[2],[9]. En , il reçoit le titre de meilleur ouvrier de France (MOF)[2],[4],[10],[11],[9],[3].

Création de son restaurant

En , avec son épouse Martine, il s'installe à Vichy en reprenant un restaurant qui avait fait faillite deux ans auparavant et situé entre «une pizzeria, un kebab, une agence d’intérim et un sex-shop»[2],[11],[5],[7],[8]. Là sa renommée explose et il est qualifié de «Ferran Adrià» de l'Allier bien que la cuisine moléculaire ne soit pas son domaine[2],[4].

Il est récompensé de sa première étoile au Guide Michelin en [12],[7],[13]. La même année, il est nommé Grand de demain par Gault & Millau[3]. Jacques Decoret est très inspiré du Japon où il effectué plus d'une quinzaine de voyage pour y découvrir la cuisine et sa culture[6]. En , il devient espoir à la deuxième étoile au guide Michelin[4],[14]. En , il clôt l'opération Food France dans la cour du Plaza Athénée, opération qu'organise Alain Ducasse pour présenter les jeunes chefs français[11].

Après près de six ans de démarches administratives, il ouvre, en , son nouveau restaurant la «Maison Decoret» dans les locaux du chalet Napoléon III de Vichy[2],[4],[9],[15]. Au restaurant étoilé s'ajoute un hôtel Relais & Châteaux 4 étoiles de cinq chambres[6]. En 2009, le magazine Gault & Millau lui décerne les quatre toques pour son édition de 2010 et en 2011, le voilà nommé parmi les plus grands chefs de l'année par le même magazine[16]. Le , il reçoit le prestigieux prix Gault & Millau d'Or pour la région Auvergne-Rhône-Alpes[7]. Quelques mois plus tard, le , il est nommé chef de l'année au niveau national lors de la 10e édition des Trophées de la Gastronomie et des Vins par un jury présidé par le chef Marc Veyrat[17].

Il a aussi été invité à plusieurs reprises sur les chaînes de télévision et notamment dans l'émission Télématin pour le Triporteur avec son fils Alexis qui le seconde désormais[18],[3] ou encore dans Top Chef en faisant partie du jury des 100 meilleurs ouvriers de France en 2018[19].

Famille

Martine et Jacques Decoret ont trois enfants, Alexis qui a travaillé chez les Troisgros, Antoine passé chez Lenôtre, et la plus jeune, Agathe[6].

Distinctions

  • Meilleur apprenti d'Auvergne en 1984
  • Meilleur ouvrier de France en 1996
  • Une étoile au Guide Michelin en 2000
  • Quatre toques au Gault & Millau en 2009
  • Gault & millau d'Or pour la région Auvergne-Rhône-Alpes en 2017
  • Chef de l'année en 2017 aux Trophées de la Gastronomie et des Vins[17]

Références

  1. Mars de Champérard, « Maison Decoret », dans Guide Champérard Premium 2014, Guides Champérard, , 1027 p. (ISBN 9782917274088)
  2. Bauer 2021.
  3. Gault&Millau 2022.
  4. Géné 2011.
  5. Thuries 2022.
  6. Pascale Desclos, « Jacques Décoret « La cuisine, c’est un voyage en enfance » », sur Une Limonade à Tombouctou, (consulté le )
  7. Mylène Baganas, « Jacques DECORET, M.O.F (Meilleur Ouvrier de France ) et chef étoilé de la Maison DECORET à Vichy », sur France Bleu, (consulté le )
  8. Petrini 2022.
  9. Le Chef 2018.
  10. Le Parisien 2010.
  11. Dubanchet 2009.
  12. « Conteurs de saveurs étoilées Jacques Decoret », sur Vichy Mon Amour, Office de tourisme et de thermalisme (consulté le )
  13. François-Régis Gaudry, « Jacques Decoret, chahuteur toqué », L'Express, (lire en ligne, consulté le )
  14. Vincent Noce, « Sur la piste des étoiles Michelin », Libération, (lire en ligne, consulté le )
  15. François-Régis Gaudry, « Vichy: Maison Decoret », L'Express, (lire en ligne, consulté le )
  16. « Bibendum ne le dégonfle pas : Jacques Decoret - Maison Decoret, Vichy (03) », Le Chef, (lire en ligne, consulté le )
  17. Gisèle Lombard, « Trophées de la gastronomie et des vins: les lauréats de la dixième édition », Le Progrès, (lire en ligne, consulté le )
  18. « Le chef étoilé vichyssois Jacques Decoret invité du Triporteur de Télématin sur France 2 (Allier) », La Montagne, (lire en ligne, consulté le )
  19. Denis Lorut, « Le chef étoilé de Vichy Jacques Decoret dans le jury de Top Chef », La Montagne, (lire en ligne, consulté le )

Bibliographie

  • Jean-Pierre Géné, « Le chef qui cuisine des histoires », Le Monde, (lire en ligne, consulté le )
  • Anonyme, « Les fulgurances de Jacques Decoret », Le Parisien, (lire en ligne, consulté le )
  • Luc Dubanchet, « Jacques Decoret Caliméro des fourneaux », Libération, (lire en ligne, consulté le )
  • « Jacques Decoret : L’Allier de cœur », Le Chef, (lire en ligne, consulté le )
  • Alain Bauer, « Jacques Decoret », dans Confessions gestronomiques : Le restaurant d'après, Fayard, , 858 p. (ISBN 9782213720326)
  • « Jacques Decoret », sur Gault & Millau (consulté le )
  • « Jacques Decoret », Thuries Magazine, (lire en ligne, consulté le )
  • (it) Andrea Petrini, « Jacques Decoret », sur Identita Golose (consulté le )

Liens externes

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