Hadj Chabane
Le Hadj Ahmed Chabane (en arabe : الحاج احمد شعبان), ou Hadj Chabane, est le quatrième dey d'Alger. Arrivé au pouvoir en 1688, son règne est caractérisé par deux campagnes militaires victorieuses en direction du Maroc (1691) et de la Tunisie (1694). Alors qu'il prévoit de mobiliser la milice d'Alger pour une troisième campagne, celle-ci se révolte, et il est étranglé le .
| Hadj Ahmed Chabane الحاج احمد شعبان | |
| Titre | |
|---|---|
| 4e dey d'Alger | |
| – (7 ans) |
|
| Prédécesseur | Ibrahim Khodja (intérim) Mezzomorto Hüseyin Pacha |
| Successeur | Hadj Ahmed |
| Biographie | |
| Nom de naissance | Ahmed Chabane Cogia |
| Date de naissance | Entre 1628 et 1633 |
| Lieu de naissance | Anatolie[1] |
| Date de décès | |
| Lieu de décès | Alger (Régence d'Alger) |
| Nationalité | Turc |
| Religion | Islam |
| Résidence | Palais de la Jenina |
| dey d'Alger | |
Accession au pouvoir
Dey Hadj Ahmed Chabane Cogia était d'origine turque, né en Anatolie et âgé de 55 à 60 ans lorsqu'il a été élu par le Diwan d'Alger. Il a été décrit par un observateur chrétien comme un "homme d'esprit, joyeux, discret, prenant rapidement une résolution et l'exécutant avec vigueur. Il était connu pour sa bravoure, disait-on, il tenait parole, entreprenant, exact dans le suivi des pratiques de sa "fausse religion", audacieux voire insolent envers ceux qui lui résistaient. Mais bon et doux envers les officiers ; c'est même à cette bienveillance qu'il devait sa fortune."[2] L'orientaliste français Pétis de la Croix, qui connaissait Alger et a rédigé un mémoire sur la ville en 1695, le décrit en disant[3] :
« C'est un homme caractérisé par la sagesse, la gaieté et la modestie. Il est attaché aux règles de la loi islamique et respecte sa foi musulmane. »
Campagnes militaires
Chabane s'illustre dans les guerres qu'il mène. À peine élu, il déclare la guerre au sultan alaouite, Ismaïl ben Chérif, qui voulait profiter des difficultés internes de la régence d'Alger afin d'étendre son royaume vers Tlemcen. Les deux armées se rencontrent une première fois lors de la Bataille de la Moulouya en 1691, lors de laquelle Ismaïl ben Chérif est défait. Chabane continue sa marche vers Fès, où il rencontre de nouveau le souverain alaouite à la tête d'une nouvelle armée. Une bataille manque de peu de se déclencher mais Ismaïl ben Chérif offre sa soumission[4]. Chabane lui fait payer un tribut annuel et rentre à Alger.
En 1694, le prince Tunisien Ibn Choukr proposa au Hadj Chabane un plan pour renverser les beys Mouradites de Tunis. Le dey d'Alger accepta et envahit les territoires Tunisiens aux environs du Kef le (bataille du Kef). Chabane poursuit la guerre et prend Tunis à l'issue d'un court siège[5].
Mort
Chabane est revenu à Alger le 16 février 1695, traînant derrière lui les canons capturés, 120 mules chargées d'or et d'argent, et un grand nombre d'esclaves. Le 25 février, il a échappé de justesse à une tentative d'assassinat à la mosquée pendant qu'il priait ; le coupable a dénoncé ses complices, qui ont été exécutés avec lui. Ces exécutions ont accru le mécontentement parmi la tribu Loldach, qui se plaignait d'être sacrifiée pour le bien du favori. Ce dernier venait d'être expulsé par les habitants de Tunis, et Mohamed Bey El Mouradi, de retour de Chios, avait gagné la garnison de Constantine avec des cadeaux, qui se rallia à sa cause. L'esprit de sédition s'est répandu dans l'armée de l'Est ; elle est retournée et est arrivée devant Alger le 5 août, réclamant haut et fort la tête de Chabane. Malgré ses efforts pour se défendre, Chabane a été emprisonné et torturé pendant dix jours, sans que la cruauté de ses bourreaux ne puisse le faire révéler l'emplacement de ses trésors. Le 13 août, il a reçu plus de huit cents coups de bâton, il a été officiellement destitué de son pouvoir le 14 août et Chabane a été étranglé le lendemain, le 15 août 1695[6],[7].
Notes et références
- Memoires Dela Congregation Dela Mission, (lire en ligne)
- Memoires Dela Congregation Dela Mission, (lire en ligne), p. 475
- Merrouch Hanan, هيبة الجزائر الدولية في عهد الداي شعبان 1689-1695 (الحروب مع تونس والمغرب)
- Léon Galibert, L'Algérie: ancienne et moderne depuis les premiers éstablissements des Carthaginois jusqu'à la prise de la Smalah d'Abd-el-Kader, Paris, Furne et cie, , 637 p. (lire en ligne), p. 234
- A.Guellouz , A.Masmoudi, M.Smida , A.Saadaoui, Histoire generale tunisie tome3, Tunis, Sud editions, (lire en ligne), p. 78-79
- « Les Deys 2 », sur exode1962.fr (consulté le )
- Memoires Dela Congregation Dela Mission, (lire en ligne), p. 500
Articles connexes
- Régence d'Alger
- Régence de Tunis
- Dey d'Alger
- Liste des souverains et gouverneurs de la régence d'Alger
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