Eta Aurigae
Eta Aurigae (η Aur / η Aurigae, Êta Aurigae), également nommée Haedus, est une étoile de la constellation du Cocher.
Nomenclature, histoire et mythologie
η Aurigae, latinisé Eta Aurigae, est la désignation de Bayer de l'étoile. Elle porte également la désignation de Flamsteed de 10 Aurigae[6].
Haedus est le nom approuvé pour η Aur par l’Union astronomique internationale (UAI)[7]. Au départ, les Grecs appelèrent Ἔριφοι, « les Chevreaux », avec Cléostrate de Ténédos selon Hyginus, le couple ζ et η Aur[8]. Dans sa version arabe de la Μαθηματική σύνταξις de Ptolémée, on trouve, pour ce nom, الجديان al-Ğadyān, « les Deux Chevreaux » chez Isḥāq b. Ḥunayn[9]. Dans sa traduction du زيجِ سلطانی Zīğ-i Sulṭānī ou « Tables sultaniennes » d’Uluġ Bēg (1437), Thomas Hyde écrit ‘AlGjedyan i.Due Haedi’ (1665)[10]. Le nom était déjà transcrit Saclateni dans les Tables alphonsines, mais uniquement pour ζ Aur (ca. 1270)[11], ce qui justifiait que Richard Hinckley Allen (1899) pût prétendre que η Aur n’est pas individuellement nommée[12]. Sauf que cette étoile est bel et bien appelée Haedorum sequens dans l’Uranometria de Johann Bayer (1603)[13]. Plus près de nous, nous avons chez Antonín Bečvář Haedus II, tandis que ζ Aur est chez lui Haedus I[14].
Gadi-Thani et Al-Gadi Posterior sont d'autres noms pour η Aur. En suivant le même parcours historique à partir des catalogues arabes, le Belge Henri Mesnard donne Al-Gadïan pour le couple ζ et η Aur, et Gadi-thani pour η Aur, tandis qu’il ne nomme pas ζ Aur[15]. De son côté, Ahmed Benhammouda qui appelle ζ Aur Al-Gadi Prior, donne Al-Gadi Posterior pour η Aur[16].
Propriétés
Eta Aurigae est une étoile bleu-blanc de la séquence principale de type spectral B3V avec une magnitude apparente de +3,17[2]. D'après la mesure de sa parallaxe annuelle par le satellite Hipparcos, elle est située à environ 243 années-lumière de la Terre[1]. C'est une variable suspectée, sa luminosité ayant été observée varier entre les magnitudes 3,16 et 3,19[18]. Une étude de 2020 combinant la photométrie des satellites de la constellation BRITE (en) et des mesures spectroscopiques a mis en évidence qu'il s'agit d'une étoile de type B à pulsation lente avec une période principale de pulsation de 1,29 jour[3].
Références
- (en) F. van Leeuwen, « Validation of the new Hipparcos reduction », Astronomy & Astrophysics, vol. 474, no 2, , p. 653–664 (DOI 10.1051/0004-6361:20078357, Bibcode 2007A&A...474..653V, arXiv 0708.1752)
- (en) « HR 1641 », sur VizieR, Centre de données astronomiques de Strasbourg
- (en) K. G. Strassmeier et al., « BRITE photometry and STELLA spectroscopy of bright stars in Auriga: Rotation, pulsation, orbits, and eclipses », Astronomy & Astrophysics, vol. 644, , p. 20, article no A104 (DOI 10.1051/0004-6361/202039310, Bibcode 2020A&A...644A.104S, arXiv 2010.10092)
- (en) G. A. Gontcharov, « Pulkovo Compilation of Radial Velocities for 35 495 Hipparcos stars in a common system », Astronomy Letters, vol. 32, no 11, , p. 759 (DOI 10.1134/S1063773706110065, Bibcode 2006AstL...32..759G, arXiv 1606.08053)
- (en) E. Anderson et Ch. Francis, « XHIP: An extended Hipparcos compilation », Astronomy Letters, vol. 38, no 5, , p. 331 (DOI 10.1134/S1063773712050015, Bibcode 2012AstL...38..331A, arXiv 1108.4971)
- (en) * eta Aur -- High proper-motion Star sur la base de données Simbad du Centre de données astronomiques de Strasbourg.
- (en) IAU, « Star Names », 2021. »
- André Le Bœuffle, Les Noms latins d’astres et de constellations, éd. Paris : Les Belles Lettres, 1977, pp. 109-110.
- (de) Claudius Ptolemäus, Der Sternkatalog des Almagest. I. Die arabischen Übersetzungen, éd. par Paul Kunitzsch, Wiesbaden : Otto Harrassowitz, 1986, p. 305.
- (la) Thomas Hyde, « Tabulae Long. ac Lat. Stellarum Fixarum ex Observatione Ulugh Beighi, Tamerlanis Magni Nepotis, Oxonii : Henry Hall, 1665, Commentarii, p. 21. »
- (la) Alfonsus, Hispanorum Regis, « Tabule, éd. Luca Gaurico, Venise : L. A. Junta, 1524. n.p. »
- (en) Richard Hinckley Allen, « ''Star-names and their meaning, New York & al., G. E. Stechert, 1899, réed. st. Star Names, Their Lore an Meaning, New-York: Dover Publications, 1963, p. 91. »
- (la) Johann Bayer, Uranometria, omnium asterismorum continens schemata, nova methodo delineata…, Augusta Vindelicorum : C. Mangus, 1603, fol. 12r.
- Antonín Bečvár, Atlas Coeli II Katalog 1950.0, Prague : Czechoslovak Academy of Sciences, 1959, ensuite publié sous le titre d’Atlas of the Heavens - II Catalogue 1950.0, Cambridge (Mass.) : Sky Publishing Corporation, 1964, p. 349.
- Henri Mesnard, « Les noms arabes d’étoiles », Ciel et Terre, Bulletin de la Société belge d’astronomie, vol. 65 (1949), 1-19, 70-79, et 104-115 ; tiré à part Bruxelles : Impr. L’Avenir, 1949, pp. 113 et 4.
- Ahmed Benhammouda, « Les noms arabes d’étoiles », Annales de L’institut d’études orientales, Alger, t. IX (1951), p. 76-210, repr. sous le titre Étoiles et constellations, Alger : S.N.E.D. (Société nationale d’édition et de diffusion), 1972, p. 83.
- (en) Sun Xiachun Sun & Jacob Kistemarker, The Chinese Sky During the Han, Leiden / Köln : Brill, 1997, pp. 71 et 74.
- (en) N. N . Samus', E. V. Kazarovets et al., « General Catalogue of Variable Stars: NSV and supplement », Astronomy Reports, vol. 61, no 1, , p. 80 (DOI 10.1134/S1063772917010085, Bibcode 2017ARep...61...80S)
Liens externes
- (en) Eta Aurigae sur la base de données Simbad du Centre de données astronomiques de Strasbourg.
- (en) Bright Star Catalogue, « HR 1641 », sur Alcyone
- (en) Image de Eta Aurigae
- (en) James B. Kaler, « Haedus II », sur Stars
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