Desider Friedmann

Desider Friedmann, né le à Boskowitz, margraviat de Moravie, et mort en à Auschwitz, est un avocat sioniste autrichien qui a présidé le consistoire israélite de Vienne.

Biographie

Il est le fils de Samuel Friedmann et de son épouse Ernestine née Pollack[1]. Après des études au lycée de Brünn[1], Desider Friedmann étudie le droit à Vienne à partir de 1899, obtient un doctorat de droit en 1904, commence à pratiquer le droit à Brünn, puis à Vienne à partir de 1911[1],[2]. Il est un sioniste actif dès l'âge de dix huit ans[3]. Il adhère au Zionistischer Landesverband für Österreich en 1920[1], devient en 1921 vice-président du consistoire de Vienne[4] et en 1932 son premier président sioniste[5],[4]. En 1934, il entre au conseil d'état autrichien (de)[3]. Il s'applique à élargir les activités culturelles, éducatives et sociales du consistoire de Vienne[3]. En 1938, quelques semaines avant l'Anschluss, le chancelier Kurt von Schuschnigg l'envoie à Londres pour négocier un soutien à la devise autrichienne[3],[6]. Il est à Londres au moment de l'Anschluss mais choisit de retourner à Vienne[7]. Immédiatement après l'Anschluss, les nazis l'arrêtent au motif de son aide au gouvernement Schuschnigg[3] et le déportent à Dachau dans le Prominententransport (de) (transport de notables) du [3],[8],[9]. Il est transféré le à la Gestapo de Vienne, puis envoyé le à Buchenwald[10], libéré en 1940[11], puis, le , déporté avec son épouse au camp de concentration de Theresienstadt[10]. En il est nommé au conseil des anciens[12],[13]. En , il est choisi par les Allemands pour prendre la direction de la Bank der juedischen Selbstverwaltung, la prétendue « banque de l'auto-administration juive », censée contribuer à donner au ghetto les apparences d'une ville normale[14],[15]. Le , Friedmann et son épouse sont déportés à Auschwitz où ils sont tués peu de temps après[10]. De Friedmann à Theresienstadt, H.G. Adler garde le souvenir d'un homme « intègre », « anxieux », mais des « plus agréables »[16].

Références

  1. (de) Hugo Gold, Die Juden und Judengemeinden Mährens in Vergangenheit und Gegenwart : ein Sammelwerk, Jüdischer Buch- und Kunstverlag, , p. 98
  2. (en) Margarit Shlain, « Dr. Desider Friedmann, lawyer and Zionist leader », sur Beit Theresienstadt,
  3. (en) Josef Fraenkel et Bjoern Siegel, « Friedmann, Desider », dans Michael Berenbaum et Fred Skolnik, Encyclopaedia Judaica, t. 7, Macmillan, p. 286
  4. (de) Michael A. Meyer, Deutsch-jüdische Geschichte in der Neuzeit, C.H.Beck, (lire en ligne), p. 94
  5. (en) Evelyn Adunha, « Die Wiener Israelitische Kultusgemeinde nach 1945 und ihre heutigen Probleme », sur Coordiantion Committee for Christian-Jewish Cooperation,
  6. (en) David S. Wyman et Charles H. Rosenzveig, The World Reacts to the Holocaust, JHU Press, (lire en ligne), p. 484
  7. (en) « Vienna Honors Jew », Jerusalem Post,
  8. (en) « More Austrians Are Held : Jewish Leaders Among Those in Concentration Camp », New York Times,
  9. (de) « Der erste Dachau-Transport aus Wien, 1. April 1938 », sur Dokumentation des Ôsterreichischen Widerstandes
  10. (de) « Friedmann, Desider, Dr », sur Dokumentationsarchiv des Österreichischen Widerstandes
  11. (en) Nora Levin, The holocaust: the destruction of European Jewry, 1933-1945, T. Y. Crowell, , p. 111
  12. (en) Saul S. Friedman, The Terezin Diary of Gonda Redlich, University Press of Kentucky, (lire en ligne), p. 103
  13. Adler 2005, p. 115
  14. (en) Margalit Shlain, « The German Reasons for Establishing a Bank in Ghetto Theresienstadt », sur Beit Theresienstadt
  15. (de) Rudolf Iltis, Theresienstadt, Europa-Verlag, , p. 179, 181
  16. Adler 2005, p. 253

Bibliographie

  • (de) H. G. Adler, Theresienstadt: das Antlitz einer Zwangsgemeinschaft, Wallstein Verlag,

Liens externes

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