Chi Ursae Majoris

Chi Ursae Majoris (χ UMa, χ Ursae Majoris), également nommée Taiyangshou, est une étoile géante de la constellation de la Grande Ourse. Sa magnitude apparente est de +3,72[2]. D'après la mesure de sa parallaxe annuelle par le satellite Hipparcos, l'étoile est située à environ 184 années-lumière de la Terre[1]. Elle se rapproche du Système solaire à une vitesse radiale de −9 km/s[6].

Propriétés

Chi Ursae Majoris est une étoile géante rouge de type spectral K0,5IIIb[4]. C'est une géante du red clump, c'est-à-dire qu'elle génère son énergie par la fusion de l'hélium dans son noyau[3]. Elle est 1,49 fois plus massive que le Soleil[2] et son rayon est 21 fois plus grand que le rayon solaire[6]. L'étoile est environ 151 fois plus lumineuse que le Soleil et sa température de surface est de 4 392 K[2]. Elle apparaît appauvrie en métaux, avec une abondance en fer qui ne vaut que 36 % celle du Soleil[6].

La galaxie spirale NGC 3877, de type Sc, peut être trouvée aisément à partir de Chi Ursae Majoris, cette dernière étant située à 15 minutes d'arc presque exactement au nord de la galaxie.

Nomenclature, histoire et étymologie

χ Ursae Majoris, latinisé Chi Ursae Majoris, est la désignation de Bayer de l'étoile. Elle porte également la désignation de Flamsteed de 63 Ursae Majoris[8].

Taiyangshou est aujourd’hui le nom approuvé pour χ UMa par l’Union astronomique internationale (UAI)[9]. C’est en Chine, le nom traditionnel de cette étoile, soit 太陽守, en pinyin Tài yáng shǒu, qui pourrait signifier « le Garde du Soleil »[10], déjà relevé par sous la forme Tae Yang Show par Richard Hinckley Allen (1899)[11].

La figure de la série desالظباء قفزات Qafzāt al-Ẓibā’, « les Sauts de Gazelles », dans le ciel arabe traditionnel, tel que la décrit ᶜAbd al-Raḥmān al-Ṣūfī, 964.

El Kophrah était le nom traditionnel qu’elle portait dans les catalogues depuis le XIXe siècle. Reprenant El Kaphzah, donné par Johann Elert Bode dans son Uranographia (1801)[12], Elijah Hinsdale Burritt (en) commettait une erreur en substituant la lettre /r/ au /z/, ce qui donnait El Kaphrah (voir, pour comprendre ce nom, l’étoile Kappa Ursae Majoris)[13]. On trouve ensuite ce nom avec la substituant de la lettre /o/ au /a/ dans le nom de l’étoile, et surtout une confusion entre la lettre grecque /χ/ et /κ/, ce qui donne El Kophrah dans le New Standard Dictionary de Funck & Wagenalls en 1947, et dans le Webster, International Dictionary de 1949, ce qui est noté par Richard Hinckley Allen (1899)[11] et par Paul Kunitzsch (1959)[14], ce qui lui permet de circuler encore dans les catalogues[15].

Notes et références

  1. (en) F. van Leeuwen, « Validation of the new Hipparcos reduction », Astronomy & Astrophysics, vol. 474, no 2, , p. 653–664 (DOI 10.1051/0004-6361:20078357, Bibcode 2007A&A...474..653V, arXiv 0708.1752)
  2. (en) R. Earle Luck, « Abundances in the Local Region. I. G and K Giants », The Astronomical Journal, vol. 150, no 3, , p. 88 (DOI 10.1088/0004-6256/150/3/88, Bibcode 2015AJ....150...88L, arXiv 1507.01466)
  3. (en) David R. Alves, « K-Band Calibration of the Red Clump Luminosity », The Astrophysical Journal, vol. 539, no 2, , p. 732–741 (DOI 10.1086/309278, Bibcode 2000ApJ...539..732A, arXiv astro-ph/0003329)
  4. (en) Philip C. Keenan et Raymond C. McNeil, « The Perkins catalog of revised MK types for the cooler stars », The Astrophysical Journal Supplement Series, vol. 71, , p. 245 (DOI 10.1086/191373, Bibcode 1989ApJS...71..245K)
  5. (en) D. Hoffleit et W. H. Warren, « Bright Star Catalogue, 5e éd. », Catalogue de données en ligne VizieR : V/50. Publié à l'origine dans : 1964BS....C......0H, vol. 5050, (Bibcode 1995yCat.5050....0H)
  6. (en) Alessandro Massarotti et al., « Rotational and radial velocities for a sample of 761 HIPPARCOS giants and the role of binarity », The Astronomical Journal, vol. 135, no 1, , p. 209–231 (DOI 10.1088/0004-6256/135/1/209 Accès libre, Bibcode 2008AJ....135..209M)
  7. (en) E. Anderson et Ch. Francis, « XHIP: An extended Hipparcos compilation », Astronomy Letters, vol. 38, no 5, , p. 331 (DOI 10.1134/S1063773712050015, Bibcode 2012AstL...38..331A, arXiv 1108.4971)
  8. (en) * chi UMa -- High proper-motion Star sur la base de données Simbad du Centre de données astronomiques de Strasbourg.
  9. (en) IAU, « Star Names », 2021. »
  10. Sun Xiachun Sun & Jacob Kistemarker, The Chinese Sky During the Han, Leiden / Köln : Brill, p. 70
  11. (en) Richard Hinckley Allen, « ''Star-names and their meaning, New York & al., G. E. Stechert, 1899, réed. st. Star Names, Their Lore an Meaning, New-York: Dover Publications, 1963, p. 445. »
  12. (la) Johann Elert Bode, Uranographia, sive astrorum descriptio viginti tabulis aeneis incisa ex recentissimis et absolutissimis astronomorum observationibus, Berlin : apud autorem, 1801, pl. VI.
  13. Elijah Hinsdale Burritt (en), Set of 6 Celestial Charts from Atlas of the Heavens, Hartfpord (Connecticut) : F.J. Huntington, ca. 1835.
  14. (de) Paul Kunitzszch, Arabische Sternnamen in Europa, Wiesbaden : Otto Harrassowitz, 1959, pp. 24-125.
  15. Roland Laffitte, Héritages arabes. Des noms arabes pour les étoiles, Paris : Geuthner, 2005, p. 149.

Liens externes

  • icône décorative Portail de l’astronomie
  • icône décorative Portail des étoiles
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons – Attribution – Partage à l’identique. Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.