Cercle Bresci
Le cercle Bresci est un groupe d'anarchistes de la ville de New York, aux États-Unis, dont on se souvient pour une tentative ratée d'attentat à la bombe contre la cathédrale Saint-Patrick, en 1915, au cours de laquelle deux de ses membres sont arrêtés. Le groupe porte le nom de Gaetano Bresci, un anarchiste new-yorkais, assassin du roi d'Italie Humbert Ier.
Origines
En , l'anarchiste Gaetano Bresci assassine le roi Humbert Ier d'Italie. Quelques mois plus tôt, Gaetano Bresci vivait à New York. Selon Thomas Tunney, de la police de New York, il a participé à une réunion d'anarchistes sur Elizabeth Street où il accuse les autres d'être des lâches et ces derniers l'accusent d'être un espion de la police. La réunion est annulée car la chaleur menace d'attirer l'attention de la police, mais Gaetano Bresci est furieux et il sous-entend que cet affront précipite son complot de retourner en Italie et de devenir un martyr[1].
Un groupe d'anarchistes new-yorkais se constitue par la suite sous le nom de cercle Bresci (en anglais : Bresci Circle, en l'honneur de Gaetano Bresci. En 1914, près de 600 membres se réunissent régulièrement dans une maison délabrée d'East Harlem. Emma Goldman et Alexandre Berkman figurent parmi les orateurs. Le groupe s'affilie également aux Wobblies, syndicat étroitement lié à l'anarchisme[1].
Activités
Un projet d'attentat à la bombe contre les Rockefeller renforce l'intérêt de la police pour le groupe[1]. Trois mois après le massacre de Ludlow, en 1914, le type de violence qui suscite l'indignation des Galleanisti (en), un groupe d'anarchistes transporte une bombe jusqu'au domaine du propriétaire de la mine de charbon de Ludlow, John D. Rockefeller, à Tarrytown[2]. Ils font un mauvais calcul, à la fois en ne déclenchant pas l'engin et parce que Rockefeller n'est pas en ville[2]. Un membre du cercle est arrêté près de la propriété le [1]. Les anarchistes ramènent la bombe dans un immeuble du quartier italien d'East Harlem (près de l'hôtel de ville). Plus tard dans la journée, l'explosion accidentelle d'une bombe démolit la moitié de l'immeuble et tue trois anarchistes[2].
Bien qu'aucun groupe ne prenne la responsabilité de quatre autres attentats à la bombe en 1914, la police continue de soupçonner le cercle Bresci[2]. En , des bombes explosent à la cathédrale Saint-Patrick et à la maison du prêtre de l'église Saint-Alphonse Ligouri (en)[1], ainsi qu'au palais de justice du comté du Bronx et à The Tombs, une prison[2]. L'équipe de déminage de la ville de New York, récemment inaugurée sous la direction de Thomas Tunney[2], envoie un détective infiltré dans le groupe, mais son comportement agressif et sa méconnaissance de l'italien lui valent d'être soupçonné à deux reprises d'espionnage et d'être jugé en vain. Il se retire du groupe et la police charge un autre détective parlant italien, Amedeo Polignani, d'infiltrer le groupe[1].
Abarno et Carbone
Alors que le Cercle prépare une nouvelle attaque pour , la police est prête. Deux jeunes hommes habillés en ouvriers entrent dans l'église Saint-Patrick pendant la messe avec des cigares allumés, qu'ils dissimulent. L'un d'eux place un dispositif qu'il sort de la poche de son manteau sur le sol et l'allume avec son cigare. Une femme qui nettoie le sol en marbre l'empêche de sortir et un homme âgé qui se trouve à proximité étouffe la mèche de l'appareil. Un autre homme de forte corpulence, qui se trouve à proximité, attrape le complice. La femme de ménage, l'homme âgé et l'homme de forte corpulence sont tous membres de la police[3]. Les démineurs posent tous debout pour les photographes[4]. Les événements se déroulent avec une telle rapidité que peu de participants à l'office le remarquent. Le chef des démineurs a suivi les anarchistes en limousine et cinquante agents déguisés avaient en fait été déployés dans l'église. Frank Abarno et Carmine Carbone sont reconnus coupables de la tentative d'attentat et condamnés à Sing Sing pour six à douze ans[5], soit la moitié de la peine maximale[6]. Le policier infiltré Polignani reçoit de nombreuses menaces de mort lorsque son identité est révélée[7].
Notes et références
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Bresci Circle » (voir la liste des auteurs).
- Lardner et Repetto 2001, p. 173.
- Larabee 2015, p. 41.
- Lardner et Reppetto 2001, p. 173–174.
- Larabee 2015, p. 42.
- Polenberg 1999, p. 58.
- Larabee 2015, p. 44.
- Lardner et Reppetto 2001, p. 174.
Voir aussi
Bibliographie
: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
- (en) Paul Avrich, Sacco and Vanzetti : The Anarchist Background, Princeton University Press, (ISBN 978-0-6910-2604-6).
- (en) Ann Larabee, Sabotage : The Wrong Hands: Popular Weapons Manuals and Their Historic Challenges to a Democratic Society, New York, Oxford University Press, (ISBN 978-0-1902-0117-3).
. - (en) James Lardner et Thomas Reppetto, NYPD : A City and Its Police, Macmillan, (ISBN 978-0-8050-6737-8).
. - (en) Charles H. McCormick, Hopeless Cases : The Hunt for the Red Scare Terrorist Bombers, Lanham, Maryland, University Press of America, (ISBN 978-0-7618-3132-7).
- (en) Richard Polenberg, Fighting Faiths : The Abrams Case, the Supreme Court, and Free Speech, Cornell University Press, .
. - (en) Belrnard Whalen, Philip Messing et Robert Mladinich, The Attempted Bombing of St. Patrick's Cathedral 1914 : Undisclosed Files of the Police: Cases from the Archives of the NYPD from 1831 to the Present, Black Dog & Leventhal, (ISBN 978-0-3164-3122-4).
. - (en) Mike Wallace, Greater Gotham : A History of New York City from 1898 to 1919, Oxford University Press, (ISBN 978-0-1951-1635-9, lire en ligne), p. 1036.
Articles connexes
Liens externes
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