Brenda Milner
Brenda Milner, née Langford le à Manchester, est une neuropsychologue universitaire britanno-canadienne. Elle est considérée comme l'une des pionnières des neurosciences cognitives, en particulier pour ses travaux dans l'équipe de recherches de Wilder Penfield, sur le rôle du lobe temporal du cerveau dans les mécanismes de la mémoire épisodique, à partir du patient amnésique HM.
Biographie
Les parents de Brenda Milner sont tous les deux musiciens : son père est critique musical et pianiste et sa mère cantatrice. C'est son père qui assure sa première éducation[1], mais il meurt prématurément et Brenda est alors scolarisée à l'âge de huit ans.
Elle intègre le collège pour les femmes de Newnham à Cambridge en 1936, en mathématiques. Cependant elle dit : " je ne m'y illustrerai jamais". Par la suite, elle se dirigera vers la psychologie, tout en gardant le raisonnement et la sophistication des mathématiques. Durant ses études elle apprend, sous la direction du docteur Oliver Zangwill, l'intérêt d'étudier les lésions au cerveau et la possibilité d'examiner des troubles cognitifs afin de mieux comprendre le fonctionnement du cerveau normal.
Elle entreprend une maîtrise en psychologie expérimentale à Cambridge, qui fera partie de l'effort de guerre britannique en 1939. Sa recherche initiale portait sur les réactions à un traitement erroné de l'information sensorielle. Cependant, en raison de la guerre, elle intégrera une équipe dont le travail est de distinguer par des tests d'aptitude des pilotes d'avions de chasse et d'avions de bombardement[2].
Durant la Seconde Guerre mondiale, elle travaille au ministère des approvisionnements de la Grande-Bretagne, où elle rencontre Peter Milner (en), son futur mari[2].
Elle se fait recruter par la Royal Air Force pour travailler dans un laboratoire de recherche sur les radars. Elle s'installe avec son mari rencontré dans la Royal Air Force en 1944.
Elle a obtenu son Ph.D. sous la supervision du professeur de psychologie Dr Donald Hebb à l'Université McGill en 1952.
Elle s'est jointe au Dr Wilder Penfield à l'Institut Neurologique de Montréal (INM) en 1950 et a publié des articles marquants sous la direction de Penfield et William Scoville en 1957 et en 1958.
Brenda Milner est reconnue pour ses contributions à plusieurs aspects de la mémoire. Le premier aspect est son observation chez des patients dont les opérations ont causé des troubles de la mémoire très importants. Vers le milieu des années 1950, elle se rend aux États-Unis pour rencontrer HM (de son vrai nom Henry Molaison). Elle a suivi et étudié l'état de ce patient pendant 30 ans. Milner dirige la thèse de doctorat de Suzanne Corkin qui rencontre ce patient en 1962 et teste sa mémoire relativement à son sens du toucher[3].
Elle utilise le test du dessin dans le miroir avec HM, test utilisé pour étudier l'apprentissage moteur[4]. Avec ces recherches, Milner démontre qu'il existe différents types de mémoires dans le cerveau, notamment la mémoire procédurale et la mémoire épisodique. Elle a aussi démontré que la mémoire à court terme pouvait être conservée chez quelqu'un qui présente un syndrome amnésique.
Dans les années 1980, elle réalise une série d'études pour mettre en évidence la dissociation entre l'hémisphère gauche et l'hémisphère droit.
En 2009, elle est professeur de psychologie (chaire Dorothy J. Killam) à l'Institut-hôpital neurologique (le Neuro, anciennement INM) de Montréal et au Département de neurologie et neurochirurgie de l'Université McGill.
Fondation
Brenda Milner a créé une Fondation qui appuie les chercheurs post-doctoraux à l'Institut-hôpital neurologique de Montréal.
Honneurs
- 1976 - Membre de la Société royale du Canada
- 1983 - Prix Penfield
- 1983 - Prix Izaak-Walton-Killam
- 1984 - Officier de l'Ordre du Canada
- 1985 - Officier de l'Ordre national du Québec
- 1985 - Prix Noël-Mailloux (psychologie)
- 1993 - Prix Wilder-Penfield
- 1995 - Médaille McLaughlin
- 1997 - Temple de la renommée médicale canadienne
- 2002 - Prix Michel-Sarrazin
- 2004 - Compagnon de l'Ordre du Canada
- 2005 - Prix Gairdner
- 2005 - Prix Penfield
- 2005 - Élue membre de l'American Academy of Arts and Sciences
- 2009 - Grande Officière de l'Ordre national du Québec
- 2009 - Prix Balzan pour les neurosciences cognitives
- 2011 - Prix Pearl Meister Greengard
- 2014 - Kavli Prize en neurosciences
- 2014 - Prix Dan-David dans la catégorie Présent donc le thème était Combattre la perte de mémoire.
- 2017- Médaille d'honneur de l'Assemblée nationale du Québec.*
Notes et références
- Lisa-Marie Gervais, « L'entrevue - Le privilège de survivre », Le Devoir,
- « Brenda Milner », sur Le Neuro (consulté le )
- (en) Jane Hobson, « Suzanne Corkin », sur The Lancet, (DOI 10.1016/S0140-6736(16)31114-X, consulté le )
- « La neuropsychologue Brenda Milner et les secrets de la mémoire », 150 ans de science au Canada, ICI Radio-Canada Première (consulté le ).
Liens externes
- Ressources relatives à la recherche :
- (en) « Brenda Milner, CC, GOQ, DSc, PhD (Retired) », sur The Neuro (consulté le )
- « Awards & Honours of Brenda Milner », (consulté le )
- Fiche personnelle sur l'Université McGill.
- [vidéo] Brenda Milner, Neuropsychologist sur YouTube par Université McGill.
- [vidéo] TEDxMcGill - Brenda Milner - Language: the Builder of Bridges sur YouTube par TEDx.
- Benedict Carey « Brenda Milner, Eminent Brain Scientist, Is ‘Still Nosy’ at 98 » sur The New York Times, le .
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