Bataille de la Division-17
La bataille de la Division-17 a lieu les et lors de la guerre civile syrienne.
Déroulement
La base de la Division-17 (en) de l'armée syrienne se situe au nord de la ville de Raqqa, isolée depuis mars 2013 au milieu d'une région contrôlée d'abord par l'opposition puis, à partir de , par l'État islamique[1]. Le à l'aube, après quelques semaines d'escarmouches, les djihadistes lancent une vaste attaque contre la base défendue[1],[2].
Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), plusieurs centaines de soldats syriens assurent la défense de la base[1]. Selon le journal As-Safir, 600 fantassins de l'État islamique et 40 hommes des troupes d'infiltration prennent part à l'assaut alors que la base n'est défendue que par 300 soldats syriens[2].
L'attaque commence par une double attaque-suicide effectuée par deux djihadistes saoudiens au volant de véhicules piégés[1],[2]. Ces derniers échouent à atteindre leurs cibles et explosent prématurément[2]. Les djihadistes lancent ensuite l'assaut et tentent de percer une brèche dans le mur d'enceinte, déjà endommagé par de précédents combats[2]. Des avions et des hélicoptères sont envoyés par le régime syrien pour appuyer les assiégés[2]. Les affrontements durent près de deux jours mais les djihadistes prennent l'avantage et les loyalistes décident d'abandonner la base le soir du [1]. Cependant la retraite tourne mal et les soldats tombent dans une embuscade, plusieurs parviennent à s'échapper mais d'autres sont tués ou faits prisonniers[1],[2].
La bataille de la Division-17 est alors la plus grande confrontation entre l'État islamique et l'armée syrienne depuis le début de la guerre civile syrienne[1],[2].
Les pertes
Le , l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), affirme que « des centaines de soldats qui ont survécu ont battu en retraite vendredi vers des endroits sûrs », mais il indique que 200 autres sont portés disparus et qu'au moins 85 ont été tués, dont 16 morts au combat, 19 tués dans le double attentat-suicide et 50 prisonniers exécutés, dont plusieurs par décapitation[1]. Les corps et les têtes tranchées des soldats loyalistes sont exposés sur le rond-point Al-Naïm à Raqqa[1],[6]. Selon l'OSDH, les pertes de l'EI sont de 28 morts[5].
Le , après la découverte de nouveaux corps l'OSDH révise son bilan et affirme que 105 soldats du régime ont été tués au combat ou exécutés et que 140 sont encore portés disparus[3]. L'OSDH déclare ignorer si ces derniers ont été tués ou s'ils se cachent dans des villages des environs de Raqqa[3]. Il indique également que plusieurs centaines de soldats ont fui vers le Nord et sont parvenus à se réfugier dans la base de la Brigade 93, près d'Aïn Issa[3].
Un partisan de l'État islamique annonce pour sa part sur Twitter l'exécution de 75 prisonniers : « Grâce à Dieu, 75 fuyards de la Division-17 ont été capturés et décapités à Abou Chareb (ar) »[4].
Boubaker El Hakim, un important chef djihadiste franco-tunisien, est blessé à la clavicule par un tir de sniper lors des combats[7]. Salahdine Guitone, un autre combattant maghrébin à avoir ses accès auprès du chef de l'EI, est quant à lui tué[8],[9].
Références
- AFP, « Syrie: les jihadistes s'emparent d'une importante base de l'armée dans le nord », Le Point, (consulté le )
- (ar) Abdullah Suleiman Ali, « بداية حامية للمواجهات بين الجيش السوري و«داعش» » [« Début féroce des affrontements entre l'armée syrienne et « Daech » »], As-Safir, , p. 16 (lire en ligne [archive du ])
- (ar) « الدولة الاسلامية تسيطر على اجزاء واسعة من اللواء 93 وتقتل العشرات » [« L’État islamique contrôle une grande partie de la Brigade-93 et tue des dizaines »], Observatoire syrien des droits de l'homme, (consulté le )
- « Des combats armée - jihadistes font 140 morts », 20 Minutes, (consulté le )
- (ar) « المرصد: مقتل 85 عنصرا من الجيش السوري على يد “داعش” » [« L'Observatoire : 85 membres de l'armée syrienne ont été tués par « Daech » »], Observatoire syrien des droits de l'homme, (consulté le )
- (ar) « «داعش» يسيطر على الفرقة 17 في الرقة » [« « Daech » contrôle la Division-17 à Raqqa »], Emarat Al Youm (en), (consulté le )
- Suc 2023, p. 223.
- (en) Claudia Carvalho et Johannes Saal, chap. 8 « The Hidden Women of the Caliphate – a Glimpse into the Spanish-Moroccan Jihadist Network on Facebook », dans Klaus Hock, Nina Käsehage, 'Militant Islam' Vs. 'Islamic Militancy'? : Religion, Violence, Category Formation and Applied Research : Contested Fields in the Discourses of Scholarship, Zurich, LIT (en), coll. « Religionswissenschaft: Forschung und Wissenschaft » (no 20), , 267 p. (ISBN 978-3-643-96275-1, lire en ligne), p. 248
- Erelle 2015, p. 38 et 252.
Voir aussi
Bibliographie
- Anna Erelle, Dans la peau d'une djihadiste : Enquête au cœur des filières de recrutement de l'État islamique, Paris, J'ai lu, , 256 p. (ISBN 978-2-290-11772-9).

- Matthieu Suc, Les espions de la terreur, Paris, HarperCollins, coll. « Poche », (1re éd. 2018), 528 p. (ISBN 979-10-339-1537-9).
.
Filmographie
- Épisode The Spread of the Caliphate, premier épisode de la série The Islamic State, d'une durée de 8 minutes et 33 secondes. Réalisation de Medyan Dairieh. Diffusé pour la première fois le sur la chaîne Vice News. Autres crédits : Ben Anderson (en). Visionner l'épisode en ligne.
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