Bataille de Montreuil-Bellay
La bataille de Montreuil-Bellay a lieu dans la nuit du au lors de la guerre de Vendée. Elle s'achève par la victoire des Vendéens qui tendent une embuscade à Montreuil-Bellay à des troupes républicaines parties renforcer Saumur.
Prélude
Après la prise de Doué par les Vendéens le 7 juin, les républicains de Saumur s'attendent à être attaqués[1]. Le conseil de guerre expédie l'ordre au général Salomon, à Thouars, de se porter immédiatement à Saumur avec ses troupes pour renforcer sa garnison[1]. Ce dernier reçoit la dépêche le 8 juin, à 3 heures de l'après-midi, et met ses troupes en marche[1]. Cependant les chefs vendéens sont informés de ce mouvement et tendent une embuscade à Montreuil-Bellay[2]. Selon Victoire de Donnissan de La Rochejaquelein, c'est son père, Guy Joseph de Donnissan, qui devine l'arrivée de renforts républicains du côté de Thouars[7],[8]. Pour le chef vendéen Bertrand Poirier de Beauvais, la rencontre est le fait du hasard[7].
Forces en présence
Selon Savary, la colonne de Salomon compte 3 600 hommes avec quatre canons[1]. Pour Émile Gabory, les républicains sont 5 000, dont 500 cavaliers, avec six canons[2]. Pour Simone Loidreau et Yves Gras, ils sont 3 500[9],[10]. La cavalerie est constituée d'éléments de la 35e division de gendarmerie à cheval[1],[2].
Les forces vendéennes qui font mouvement sur Saumur sont fortes de 20 000 à 30 000 hommes[3],[4]. Cependant seule une partie est détachée pour être envoyée à Monteuil[2]. Le nom du commandant placé à la tête de ce détachement varie selon les sources : pour Bertrand Poirier de Beauvais il s'agit de Fleuriot, qui commande l'armée de Bonchamps, blessé, et pour Boutillier de Saint-André c'est Henri de La Rochejaquelein[2],[10]. Selon Jean Tabeur, les forces vendéennes présentes à Montreuil sont commandés par Cathelineau, Beauvollier et des Essarts[6].
Déroulement

La bataille s'engage vers 8 heures du soir[7] ou à la tombée de la nuit[10],[1]. Les Vendéens occupent une bonne position sur un plateau bordé par des gorges, du côté de l'adversaire[2]. Ils révèlent l'embuscade par une décharge de mitraille près de la grande porte de la ville[10],[8]. À minuit passé, après plus de quatre heures de combat, les insurgés achèvent un mouvement tournant et assaillent les patriotes sur leurs flancs[2],[10]. Les charretiers coupent les traits des chevaux et s'enfuient en abandonnant plusieurs canons et voitures[2]. Salomon donne l'ordre de la retraite et les républicains se replient sur Thouars[2],[6], où ils arrivent à 4 heures du matin[2]. Ils ne s'y arrêtent pas et se portent ensuite sur Parthenay et Niort[1],[10].
Pertes
Salomon estime avoir perdu environ 200 hommes, tués ou blessés[5]. Rossignol donne pour sa part un bilan de 102 tués pour les patriotes contre 4 000 morts chez les insurgés[2],[5]. Les républicains laissent également deux canons, 900 prisonniers et 600 déserteurs[5]. Le chef vendéen Bertrand Poirier de Beauvais affirme quant à lui que 4 000 républicains ont été tués[2]. Pour la marquise La Rochejaquelein, les pertes des républicains sont lourdes, mais les Vendéens perdent « aussi du monde à cette affaire parce que, se battant de nuit, on tirait les uns sur les autres »[8]. Selon Savary, les patriotes laissent deux canons, mais la perte en hommes n'est pas considérable[1].
Références
- Savary, t. I, 1824, p. 255-257.
- Gabory 2009, p. 170-172.
- Loidreau 2010, p. 254.
- Gras 1994, p. 47.
- Chassin t. II 1893-1895, p. 44-48.
- Tabeur 2008, p. 93.
- Loidreau 2010, p. 255-256.
- La Rochejaquelein 1994, p. 173-174.
- Loidreau 2010, p. 253.
- Gras 1994, p. 48.
Bibliographie
- Charles-Louis Chassin, La Vendée Patriote (1793-1800), t. II, Éditions Paul Dupont, 1893-1895.

- Emile Gabory et Xavier Du Boisrouvray (édition), Les Guerres de Vendée, Paris, Robert Laffont, coll. « Bouquins », , 1476 p. (ISBN 978-2-221-11309-7).

- Yves Gras, La guerre de Vendée : 1793-1796, Paris, Economica, coll. « Campagnes et stratégies », , 184 p. (ISBN 978-2-7178-2600-5).

- Victoire de Donnissan de La Rochejaquelein, Mémoires publiés d'après son manuscrit autographe, Éditions du bocage, , 506 p.
. - Simone Loidreau, « Saumur, 9 juin 1793. La grande occasion manquée », dans Hervé Coutau-Bégarie et Charles Doré-Graslin (dir.), Histoire militaire des guerres de Vendée, Economica, , 656 p.

- Jean Julien Michel Savary, Guerres des Vendéens et des Chouans contre la République, t. I, (lire en ligne).
. - Jean Tabeur (préf. Jean Tulard), Paris contre la province : les guerres de l'ouest, 1792-1796, Paris, Economica, coll. « Campagnes & stratégies / Les grandes batailles » (no 70), , 286 p. (ISBN 978-2-7178-5641-5).
.
- Portail de la Révolution française
- Portail de l’histoire militaire
- Portail de l’Anjou et de Maine-et-Loire
- Portail des années 1790