Bérenger Ier (vicomte d'Avignon)

Bérenger, mort après 1063/65, est un juge de Provence-vicomte d'Avignon du milieu du XIe siècle, à l'origine de la dynastie vicomtale de la ville.

Biographie

Origines

Bérenger semble être le fils du judex (juge) de Provence, Alleaume/Adalelme (mort après 1005)[1], et le petit-fils du juge Bérenger (v.966/970), originaire d'Avignon[2]. Manteyer (1908) avance qu'Herdelbert, juge à la même période qu'Alleaume/Adalelme, serait également le fils du juge Bérenger[1],[3].

Juge de Provence

Bérenger hérite du titre de juge à la mort de son père[4]. Il est dit « ejusdem loci (la cité d’Avignon) proconsul » en 1037-1038/39, puis « proconsul civitatis » (Avenionensis), en 1044[5],[6].

Vers 1040, il apparaît dans un acte aux côtés de son épouse, Gerberge (Cartulaire de Saint-Victor de Marseille - CSV, no 790)[7], fille d'Odile dite de Nice et de Miron, dit de Nice ou de Sisteron, appartient à la clientèle du comte de Provence[8]. Odile avec ses deux mariages est la souche des familles vicomtales de Nice et de Sisteron[9]. L'acte no 790 mentionne également deux fils, Rostaing et Bérenger[7]. Rostaing devient évêque d'Avignon, vers 1044[7].

Avant 1057, selon Foulon/Varano (2013), date à laquelle Miron II, frère utérin de son épouse, est mentionné comme vicomte de Sisteron, Bérenger semble exercer cette autorité sur le territoire de Sisteron (CSV, C 666, vers 1030)[8].

Vicomte d'Avignon

Mazel (2008), il est qualifié de « vicomte » vers 1063/65[6]. Poly (1976) considérait que cette qualification remontait à un acte de 1044, Berengarius vicecomes[10],[11]. Il s'agit dans acte par lequel le comte Bertrand rend à Saint-Victor de Marseille des biens dans les environs de Forcalquier[11]. Varano (2011) met en doute la datation du document, considérant que l'insertion de la mention de Berenger est plus tardive, plaçant les « ajouts aux alentours de 1060 »[11].

Sur ce titre, Poly (1976) précise « hérédité d'un titre, plutôt qu'indice d'une fonction »[5]. Selon Manteyer (1908), Bérenger prend le titre de vicomte au moment où le comte de Provence est mineur afin de garantir la solidité du pouvoir en place[12],[13].

Son épouse, Gerberge, et ses sept fils sont mentionnés dans un acte de [7]. Gerberge ne sera plus mentionnée au-delà de cet acte[7].

La mort de Bérenger n'est pas connue. Elle est placée vers 1063/1065[6].

Ses fils héritent du titre à sa mort[6].

Famille

Bérenger épouse Gerberge (Gisberge, Girberga, morte après 1063), dont sept fils mentionnés dans un acte de 1063/64.

  • Rostaing Ier ( /76), évêque d'Avignon.
  • Bérenger II (mort après 1065), vicomte [de Sisteron], [d'Avignon], ∞ Aisceline/Accelena.
  • Raimon(d)/Raymond Décan (mentionné en 1096), doyen d'Avignon, ∞ N. [de Posquières].
  • Guilhelm/Guillaume, vicomte [de Sisteron] (?), ∞ N.N., dont deux fils, Rostaing ( ) et Raimon(d)/Raymond.
  • Laugier/Lauger, vicomte [de Sisteron] (?), ∞ N.N..
  • Rostaing/Rostan Bérenger ( ), vicomte [d'Avignon] (?), ∞ Ermesinde/Ermessende/Hermessende, cinq fils dont :
    • Bérenger ( ), évêque de Fréjus.
    • Jaufre/Geoffroi ( ), vicomte [d'Avignon] (?), ∞ N.N..
      • Bérenger III ( ), vicomte.
      • Guilhelm Bérenger/Jaufre ( /1178), vicomte.
  • Bertran.

Références

  1. Manteyer 1908, p. 340.
  2. Poly 1976, p. 46.
  3. Varano 2011, p. 311.
  4. Manteyer 1908, p. 340-341.
  5. Poly 1976, p. 46-47.
  6. Florian Mazel, « Du modèle comtal à la « Châtelainisation ». Les vicomtes provençaux aux Xe et XIIIe siècles », dans Hélène Débax (dir.), Vicomtes et vicomtés dans l'Occident médiéval, Toulouse, Presses universitaires du Midi, coll. « Tempus », , 340+293 (ISBN 978-2-85816-942-9, lire en ligne), p. 251-264.
  7. Varano 2011, p. 231-232.
  8. Jean-Hervé Foulon, Mariacristina Varano, « Réforme et épiscopat en Provence. Étude comparée des cas de Gap et de Sisteron au milieu du XIe siècle », Cahiers de Fanjeaux, no 48, , p. 311-342, dont page 319 (lire en ligne).
  9. Pierre Bodard, Les Diocèses de Nice et Monaco, Beauchesne, , 387 p. (ISBN 978-2-70101-095-3, lire en ligne), p. 34-37.
  10. Poly 1976, p. 202.
  11. Varano 2011, p. 233.
  12. Manteyer 1908, p. 364.
  13. Varano 2011, p. 364.

Voir aussi

Bibliographie

  • Georges de Manteyer, La Provence du premier au douzième siècle : études d'histoire et de géographie politique. Tome 1, Picard, , 988 p. (lire en ligne), pp. 358-383.
  • Jean-Pierre Poly, La Provence et la société féodale : 879-1166, contribution à l'étude des structures dites féodales dans le Midi, Paris, Bordas, , 431 p. (lire en ligne).
  • Mariacristina Varano, Espace religieux et espace politique en pays provençal au Moyen Âge (IXe – XIIIe siècle). L'exemple de Forcalquier et de sa région, Aix-en-Provence, Université Aix - Marseille I – Université de Provence Département d’Histoire de l’Art et Archéologie (Ufr Civilisations et Humanités), , 1139 p. (lire en ligne [PDF]).

Articles connexes

Liens externes

  • icône décorative Portail du Moyen Âge central
  • icône décorative Portail du catholicisme
  • icône décorative Portail d'Avignon
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons – Attribution – Partage à l’identique. Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.