Aron Atabek

Aron Qabyşūly Edigeev[alpha 1] (en kazakh cyrillique : Арон Қабышұлы Едігеев ; en russe : Арон Кабышевич Едигеев, Aron Kabychevitch Iedigueïev), dit Aron Atabek (en kazakh cyrillique et en russe : Арон Атабек), né le et mort le à Almaty, est un écrivain, poète et dissident politique soviétique puis kazakh[1]. À la naissance, son nom de famille était Nūtuşev[alpha 1] (en kazakh cyrillique : Нұтушев ; en russe : Нутушев, Noutouchev).

Il est l'auteur de multiples poèmes et d'un livre critique du gouvernement kazakh. Cela le conduit à être emprisonné pendant quinze ans. Il est relâché en et meurt un mois plus tard dans un hôpital kazakh où il recevait des traitements contre la Covid-19[2].

Biographie

Jeunesse et éducation

Aron Atabek naît le [3]. Il étudie les cultures turque et mongole dans des universités de Russie et du Kazakhstan[4].

Littérature et carrière journalistique

Entre 1989 et 1992, Aron Atabek est éditeur dans les journaux Alash et HAK, qui sont alors illégaux au Kazakhstan[5]. Parallèlement, il écrit plusieurs ouvrages de poésie et de prose inspirés de la spiritualité tengriste. En 1992, il fonde l'hebdomadaire Khak La vérité »)[4]. Il est emprisonné et, pendant son incarcération, il publie le livre The Heart of Eurasia, qui critique le président kazakh Noursoultan Nazarbaïev[5].

Activisme politique

Alors que le Kazakhstan fait encore partie de l'URSS, Aron Atabek s'oppose au parti communiste[6]. Il est également le dirigeant d'Alash, un parti indépendantiste, ainsi que le président de Kazak Memleketi, une organisation nationaliste kazakhe[5]. Après l'indépendance du pays, il devient un critique du gouvernement de Noursoultan Nazarbaïev[6].

Emprisonnement

En 2007, Aron Atabek est condamné à une peine de 18 ans de prison pour son rôle dans l'organisation politique en opposition à la destruction d'un bidonville en 2006. Selon le tribunal, un policier serait décédé dans le cadre des manifestations[5].

En 2012, Aron Atabek publie The Heart of Eurasia après que le manuscrit est sorti clandestinement de la prison[5]. À cause de cet incident, Atabek est condamné à deux ans d'isolement carcéral et transféré dans une prison située à Arkalyk, considérée comme l'une des plus répressives du pays[7]. Après quinze années d'incarcération, il est libéré en octobre 2021 en raison de la détérioration de sa santé[8].

Aron Atabek a décrit ses conditions d'emprisonnement en isolement comme une « une prison dans une prison » ou « un vide absolu »[4]. Son isolement prolongé est considéré comme allant à l'encontre du pacte international relatif aux droits civils et politiques, un traité dont le Kazakhstan est signataire. Son emprisonnement irait également à l'encontre de l'ensemble de règles minima pour le traitement des détenus en lui interdisant tout contact régulier avec ses proches[4].

Mort

Aron Atabek meurt de la Covid-19 dans un hôpital d'Almaty le , seulement un mois après sa libération[2],[9].

Vie privée

Aron Atabek est marié à Jaïnagoul Aïdarkhan et a deux enfants[3].

Notes et références

Notes

  1. D'après la version de 2021 de l'alphabet latin kazakh.

Références

  1. (en) Natia Giorgobiani, « Kazakhstan court frees dissident Aron Atabek from prison », sur Perild, .
  2. « Released After 18 Years In Prison, Dissident Kazakh Poet Dies After COVID-19 Hospitalization », sur rferl.org, Radio Free Europe/Radio Liberty, .
  3. (en) « 'A Real Man Must Stand Up' -- Kazakh Poet, Dissident Returns To Solitary Confinement », sur RadioFreeEurope/RadioLiberty
  4. (en) Sahar Halaimzai, « This World Poetry Day Help Free Imprisoned Kazakh… », sur PEN International, .
  5. (en-US) « Political persecution against the Kazakhstan dissident Aron Atabek », sur Open Dialogue Foundation, .
  6. (de) Birger Schütz, « Frei, aber krank (neues deutschland) », sur www.nd-aktuell.de.
  7. (en) Cathal Sheerin, « A Prison within a Prison: the Solitary Confinement of Kazakh Poet Aron Atabek », sur HuffPost UK, .
  8. (de) Othmara Glas, « Opposition in Kasachstan: Der kasachische Samurai », Frankfurter Allgemeine Zeitung, (ISSN 0174-4909, lire en ligne).
  9. (en) Joanna Lillis, « Kazakhstan’s longest-serving political prisoner dies », sur Eurasianet, (consulté le ).
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