André Joppé

André Joppé, né le à Maubeuge (Nord) et mort le à Trébeurden (Côtes-d'Armor)[1], est un magistrat français du XXe siècle.

Biographie

André Édouard Jean Joppé est issu d'une famille d'officiers supérieurs et généraux et est fils d'un magistrat[1].

Docteur en droit à la faculté de droit de Lille en 1908[1], avocat, il commence sa carrière de magistrat comme juge suppléant au tribunal civil de Douai en 1911, avant d'être nommé substitut à Briey en 1914[1].

Il prend part à la Première Guerre mondiale en tant que lieutenant puis capitaine d'infanterie, au 33e régiment d'infanterie puis au 233e régiment d'infanterie[1]. Il combat notamment à Verdun où il est porté disparu le 23 février 1916 ; il est finalement fait prisonnier en Allemagne. Blessé plusieurs fois, cité à plusieurs reprises, son comportement au feu durant les deux premières années du conflit lui vaut la croix de chevalier de la Légion d'honneur en 1918[1].

Nommé substitut du procureur de la République à Saint-Quentin en 1918, il est ensuite muté à Strasbourg en 1921 dans la même fonction[1].

En parallèle de ses responsabilités, il est vice-président de la commission de naturalisation à Strasbourg de 1921 à 1926 et représentant du gouvernement au tribunal supérieur des dommages de guerre de 1922 à 1926[1].

Promu procureur de la République près le tribunal de première instance de Saint-Quentin en 1926, il devient substitut à la Seine en 1930[1].

En 1937 il est nommé substitut du procureur général près la cour d'appel de Paris[1],[2].

Bien que réformé à 85% à la suite des blessures reçues durant la Grande guerre, à sa demande il prend part aux combats de 1940 comme chef de bataillon (réserve) au 22e régiment de tirailleurs algériens. A nouveau blessé, puis fait prisonnier, il est rapatrié, réformé à 90% puis démobilisé le 24 mars 1941[1].

André Joppé exerce ensuite la fonction de procureur général près la cour d'appel de Tunis (poste créé) de juin 1941 à janvier 1944, date à laquelle il est admis d'office à la retraite[1],[2]. Il s'agit d'une décision du Comité d'épuration qui révoque aussi son collègue près la cour d'appel d'Alger, Henri Wallet[3],[4],[5],[6],[7],[8],[9],[10].

Réintégré, il est procureur général près la cour d'appel d'Angers de janvier 1949 à mai 1955[1],[2].

Il prend sa retraite après ce dernier poste, atteint par la limite d'âge, et est promu commandeur de la Légion d'honneur[1].

Il vient vivre à Trébeurden où il a acquit une villa peu avant 1939. Il donne le nom de son fils, Philippe Joppé, au centre nautique de la plage de Tresmeur vers 1960[11].

André Joppé décède le à Trébeurden.

Vie privée

Il se marie avec Madeleine Collet (1890-1975) le 5 février 1912 à Hautmont (Nord)[12], dont il divorce le 14 février 1913.

Il se remarie avec Paule Doublet (1905-1995) en 1927 à Homblières (Aisne)[13]. De cette 2e union est issu un fils.

Distinctions

Notes et références

  1. Base Léonore, « Dossier André Édouard Jean Joppé - cote 19800035/1178/36378 » (consulté le )
  2. Annuaire rétrospectif de la magistrature XIXe – XXe siècles, « Fiche de carrière : CAC, Cote : 20030033/62 - Dossier personnel Magistrats - CAC, Cote : 19770067/241 » (consulté le )
  3. « En Afrique du Nord : révocations de magistrats », La Croix, , p. 1 (lire en ligne)
  4. (it) « Il partito comunista riorganizzato in tutto il Marocco francese », L'Italie nouvelle : journal hebdomadaire, politique, littéraire et artistique, , p. 2 (lire en ligne)
  5. « Les procureurs généraux Wallet et Joppé sont frappés de révocation et de suspension », L'Écho d'Alger : journal républicain du matin, , p. 1 (lire en ligne)
  6. (en) « Vichyite purge began in Africa by Free French », Ogdensburg Journal, , p. 1 (lire en ligne)
  7. (en) « French extend purge of Vichyites from Africa to Corsica », Evening star, , p. 26 (lire en ligne)
  8. « Deux haut magistrats sont l'objet de sanctions », Le Petit Marocain, (lire en ligne)
  9. « Importantes mesures d'épuration dans la magistrature », Alger républicain, , p. 1 (lire en ligne)
  10. « Premières sanctions résultant des travaux de la Commission d'épuration », La Dépêche algérienne : journal politique quotidien, , p. 2 (lire en ligne)
  11. Ouest-France, « Une histoire aux multiples facettes depuis 1930 », sur Ouest-France.fr, (consulté le )
  12. Rosati de France, « Carnet blanc », La Revue septentrionale : organe des Rosati et des sociétés savantes, artistiques et littéraires du Nord de la France, , p. 93 (lire en ligne)
  13. « Mariages », Le Grand Écho de l’Aisne, , p. 5 (lire en ligne)

Voir aussi

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