Gamma Geminorum

Gamma Geminorum (γ Geminorum / γ Gem) est la troisième étoile la plus brillante de la constellation des Gémeaux. Son nom le plus fréquent est Alhéna. Sa magnitude apparente est de +1,93[2] et elle est située à environ 109 années-lumière de la Terre. Il s'agit d'une étoile binaire composée d'une étoile sous-géante blanche et, probablement, d'une naine jaune.

Nomenclature

γ Geminorum, latinisé Gamma Geminorum, est la désignation de Bayer de l'étoile. Elle porte également la désignation de Flamsteed de 24 Geminorum[7].

Alhena dans sa forme internationale, ou Alhéna en français, est le nom propre de l'étoile aujourd'hui retenu par l'Union astronomique internationale (UAI)[8]. Ce nom fut introduit par Giuseppe Piazzi en 1814[9], à partir de la transcription AlHen’a, donnée par Thomas Hyde en 1665 dans sa traduction du سلطانی Zīğ-i Sulṭānī ou « Tables sultaniennes » d’Uluġ Bēg de 1437[10]. Il s’agit de l'arabe الهنعة al-Hanᶜa, « la Marque [au fer rouge faite sur le cou du chameau] », qui est le nom de la VIe des Manāzil al-qamar ou « stations lunaires », constituée par le couple γ et ξ Gem.

Cette étoile porte d'autres noms empruntés à l'arabe. Le premier est Almeisan, qui vient de الميسان al-Maysān, terme qui se rapporte au départ à une personne « qui marche avec fierté et élégance, c’est-à-dire en se balançant », et qui, avant de s’appliquer à toute étoile qui brille d’un vif éclat, est « la Brillante » du couple γ et ξ Gem, soit γ Gem, comme le note Thomas Hyde (1665) à partir d’al-Fīrūzabādī[11], ce qui est repris par Richard Allen en 1899[12],[13].

Un autre nom, plus rare, est Nir al-Henat. Il vient de l’arabe نيّر الهنعة Nayyir al-Hanᶜa, littéralement « la Brillante d'Alhena », que l’on rencontre dans les catalogues tardifs[14]. C’est grâce à la transcription effectuée par Edward Ball Knobel en 1895, soit précisément Nir al-Henat, à partir du catalogue de l’astronome égyptien Al Achsasi Al Mouakket (en) al-Aḫsāsī al-Muwaqqit (XVIIe siècle), Durrāt al-muḍiyya fī ’l-ᶜamal al-šamsiyya ou « Perles de brillance de l’activité solaire »[15], qui donne pour cette étoile نيّر الهنعة Nayyir al-Hanᶜa. ce nom, absent chez Richard Allen, figure pourtant dans divers catalogues contemporains.

Propriétés

Bien qu'apparaissant comme une seule étoile à l'œil nu, Alhena est en fait une binaire spectroscopique avec une longue période orbitale de 12,6 ans (4 615 jours) et une excentricité élevée de 0,89[6]. Sa composante visible est une étoile sous-géante blanche de type spectral A1,5 IV+[3]. Son compagnon, nettement moins lumineux, est probablement une naine jaune de type spectral G[16]. D'après la mesure de sa parallaxe annuelle par le satellite Hipparcos, le système est situé à environ  109 a.l. ( 33,4 pc) du système solaire[1]. Il s'en rapproche à une vitesse radiale héliocentrique de −12,6 km/s[4].

Notes et références

  1. (en) F. van Leeuwen, « Validation of the new Hipparcos reduction », Astronomy & Astrophysics, vol. 474, no 2, , p. 653–664 (DOI 10.1051/0004-6361:20078357, Bibcode 2007A&A...474..653V, arXiv 0708.1752)
  2. (en) D. Hoffleit et W. H. Warren, « Bright Star Catalogue, 5e éd. », Catalogue de données en ligne VizieR : V/50. Publié à l'origine dans : 1964BS....C......0H, vol. 5050, (Bibcode 1995yCat.5050....0H)
  3. (en) R. O. Gray et al., « Contributions to the Nearby Stars (NStars) Project: Spectroscopy of Stars Earlier than M0 within 40 Parsecs: The Northern Sample. I. », The Astronomical Journal, vol. 126, no 4, , p. 2048-2059 (DOI 10.1086/378365, Bibcode 2003AJ....126.2048G, arXiv astro-ph/0308182)
  4. (en) D. Pourbaix et al., « SB9: The ninth catalogue of spectroscopic binary orbits », Astronomy & Astrophysics, vol. 424, , p. 727-732 (DOI 10.1051/0004-6361:20041213, Bibcode 2004A&A...424..727P, arXiv astro-ph/0406573)
  5. (en) E. Anderson et Ch. Francis, « XHIP: An extended Hipparcos compilation », Astronomy Letters, vol. 38, no 5, , p. 331 (DOI 10.1134/S1063773712050015, Bibcode 2012AstL...38..331A, arXiv 1108.4971)
  6. (en) H. Lehmann et al., « The spectroscopic binaries 21 Her and gamma Gem », Astronomy & Astrophysics, vol. 383, no 2, , p. 558–567 (DOI 10.1051/0004-6361:20011746 Accès libre, Bibcode 2002A&A...383..558L)
  7. (en) * gam Gem -- Spectroscopic binary sur la base de données Simbad du Centre de données astronomiques de Strasbourg.
  8. (en) « Table 1: Star Names Approved by WGSN as of 20 July 2016 », Bulletin of the IAU Working Group on Star Names, no 1, (lire en ligne [PDF], consulté le ).
  9. Giuseppe Piazzi, Præcipuarum stellarum inerrantium positiones mediæ ineunte sæculo XIX : ex observationibus habitis in specola Panormitana ab anno 1792 ad annum 1813, éd. Panermi : ex regia typ. militari, 1814, p. 45.
  10. (la) Thomas Hyde, « Tabulae Long. ac Lat. Stellarum Fixarum ex Observatione Ulugh Beighi, Tamerlanis Magni Nepotis, Oxonii : Henry Hall, 1665, Commentarii, p. 35. »
  11. Thomas Hyde, op. cit., p. 46
  12. Richard Hinkley Allen, Star-names and their meaning, New York & al., G. E. Stechert, 1899, réed. st. Star Names, Their Lore an Meaning, New-York: Dover Publications, 1963, p. 234.
  13. Voir Roland Laffitte, Héritages arabes. Des noms arabes pour les étoiles, Paris : Geuthner, 2005, p. 102
  14. voir, à titre d’exemple le « Catalogue d’al-Tīzīnī (traduction) », in Roland Laffitte, Le ciel des Arabes. Apport de l’uranographie arabe, Paris : Geuthner, 2012, p. 178.
  15. (en) Edward Ball Knobel, « « On a Catalogue of Stars in the Calendarium of Mohammed Al Achsasi Al Mouakket », in Monthly Notices of the Royal Astronomical Society, vol. LV.8, June 1895, p. 433. »
  16. (en) Francis C. Fekel et Jocelyn Tomkin, « The Spectroscopic Orbit of Gamma Geminorum and a Search for its Secondary », The Astronomical Journal, vol. 106, , p. 1156 (DOI 10.1086/116714 Accès libre, Bibcode 1993AJ....106.1156F)

Voir aussi

Articles connexes

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